Alger, 14e vendredi. Photo Lyès H. El WatanMADJID MAKEDHI 24 MAI 2019 À 17 H 11 MIN 528 Sale temps pour le chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah. Ses tergiversations et ses tentatives d'imposer sa propre feuille de route ne passent pas auprès du mouvement populaire. Son discours de lundi dernier, qualifié de provocateur par les manifestants, a eu l'effet contraire. Il a mobilisé davantage d'Algériens qui sont sortis par millions, aujourd'hui, pour lui demander de dégager. En effet, la mobilisation était au rendez-vous pour ce 14e vendredi dans tout le territoire national. A Alger, en dépit de la répression et de l'état de siège instauré pour empêcher l'arrivée des renforts de manifestants des wilayas limitrophes, des centaines de milliers de manifestants ont envahi les différends boulevards et places de la capitale. Brandissant des emblèmes et des pancartes portant divers slogans hostiles au pouvoir, les protestataires ont violemment chargé Ahmed Gaïd Salah, qualifié « de protecteur des traitres ». « Djeich, chaab Khawa Khawa, wa El Gaïd Salah ma3a el Khawana (les peuple et l'armée sont unis, mais Gaïd Salah est avec les traitres) », « Gaid Salah dégage ! » et « Gaïd Salah chiyat el Imarat (Gaïd Salah, laudateur des émirats arabe unis) », lancent les manifestants qui se montrent plus déterminés à chasser tous les représentants de l'ancien régime. Les manifestants ont également exprimé leur rejet de l'Etat militaire que les tenants du régime tentent d'instaurer petit à petit. « Hada echaab la yourid, hokm el 3askar en min Djadid (Ce peuple ne veut pas d'un retour du pouvoir militaire », scandent aussi les manifestants. Outre la charge réservée au chef d'Etat-major de l'ANP, les marcheurs ayant pris part au 14e vendredi ont réitéré aussi leur rejet de l'élection présidentielle, prévue pour le 4 juillet prochain. « Makench intikhabat, y a l3issabat (il n'y aura pas d'élections espèce de bandes) », lancent-ils encore. Les manifestants se sont aussi opposés aux tentatives de division des rangs du mouvement populaire en suscitant les clivages régionalistes et identitaires. « Ya ldjihaoui ruh khtina, ladzair kbira wa tkfina (eh régionaliste tu n'as rien à faire parmi nous, l'Algérie est très vaste et elle nous accueillera tous », ajoutent aussi les manifestants, qui n'ont pas manqué aussi de réclamer le départ de Bensalah et du gouvernement Bedoui.