L'ADE a lancé un appel pressant à la consommation de l'eau de robinet au lieu de se rabattre sur celle des citernes. «Notre eau a toutes les garanties sanitaires, elle est traitée et distribuée», soutient-on du côté de cette entreprise. Cet appel a été lancé à un moment où on continue d'enregistrer des cas d'hépatite A dans plusieurs régions de la wilaya. Sur le terrain, il semble que ce message est loin d'être entendu ou pris au sérieux par des citoyens, privilégiant le goût au détriment de la qualité de l'eau consommée. Cette préférence n'a fait d'ailleurs qu'augmenter le nombre des colporteurs d'eau, dont certains ne sont même pas identifiés ni contrôlés. Un commerce qui risque de porter atteinte à la santé publique. Un épidémiologiste a également tiré la sonnette d'alarme sur ce phénomène, faisant remarquer que les services de la santé font face à un problème d'identification des sources d'eau contaminées. «Quand quelqu'un consomme l'eau d'une source et que le lendemain il s'approvisionne auprès d'une autre et après, ira chercher l'eau auprès d'un autre colporteur, cela rend impossible l'identification de la source contaminée», prévient-il. L'ADE, qui se targue de mettre à la disposition du citoyen une eau de qualité, provenant des barrages d'Al Gram, Kissir et bientôt de Boussiaba, est cependant au cœur de certaines appréhensions. Les fuites dans ses réseaux défectueux, notamment à El Milia, font que même l'eau qu'elle distribue risque à son tour d'être contaminée par les eaux usées. Avec plus de 1600 cas enregistrés en 2018 et presque 200 autres recensés depuis le début de l'année en cours, l'hépatite A demeure l'une des préoccupations du secteur de la santé, qui semble subir les défaillances des autres secteurs.