Malgré le danger et les campagnes de sensibilisation, les citoyens oranais continuent de s'approvisionner auprès des colporteurs d'eau. A Oran, près de 150 colporteurs d'eau ont été recensés. Pire, une bonne partie des colporteurs ne respecte pas les règles. De nombreux citoyens de la ville d'Oran ont recours aux citernes d'eau et n'ont pratiquement aucune idée sur les conditions d'hygiène ni de l'endroit où s'alimentent les colporteurs d'eau. Pourtant, la consommation de cette eau comporte des risques énormes pour la santé publique et favorise la prolifération des MTH (maladies à transmission hydrique). L'hépatite A est une infection hépatique provoquée par le virus de l'hépatite A (VHA). La maladie est étroitement associée au manque d'eau potable, à l'insuffisance de l'assainissement et à une mauvaise hygiène personnelle. L'hépatite A, connue aussi sous le nom de la « maladie des mains sales », est en augmentation à Oran ces dernières années. Des dizaines de cas d'hépatite et particulièrement l'hépatite A, ont été enregistré à Oran depuis le début de l'année en cours. Parmi les causes infectieuses de l'hépatite A, l'approvisionnement en eau insalubre entraîne une infection et une inflammation du foie. Dans le même cadre, près de 50 cas d'hépatite A chez les enfants ont été enregistrés par l'hôpital de Canastel. L'année dernière, les services de santé ont recensé 132 cas d'hépatite A. En effet, ces maladies trouvent leur terrain de prolifération dans les nouvelles cités et les quartiers périphériques de la wilaya d'Oran, en raison de la présence de foyers de contamination dus essentiellement à la consommation d'eau colportée. Par conséquent, la scarification (Techrat), méthode traditionnelle de traitement de l'hépatite virale, est en vogue à Oran. Plusieurs personnes atteintes de la maladie croient en cette pratique qui consiste à effectuer une incision superficielle de la peau humaine, par des guérisseurs à l'aide d'une lame de rasoir. L'opération sur des parties du corps est considérée comme le traitement le plus efficace pour l'hépatite virale normale, la «noire» et la jaunisse. Mais cette méthode n'est pas sans risque. Elle peut être une source pour d'autres contaminations par d'autres maladies comme le Sida, si le matériel n'est pas stérile. Concernant l'hépatite B et C, qui touche les adultes et qui ne peut pas être traitée par des moyens traditionnels, la prise en charge a été de 100% l'année dernière au service de gastro-entérologie du CHU Oran. Notons que l'hépatite A n'entraîne pas de maladie hépatique chronique et est rarement mortelle, mais elle peut provoquer des symptômes débilitants et une hépatite fulminante (insuffisance hépatique aiguë), qui est associée à une mortalité élevée.