Le recours à l'eau de source non contrôlée et la multiplication des dépôts anarchiques d'ordures dans un contexte de dégradation des conditions d'hygiène peuvent avoir des répercussions néfastes sur la santé du citoyen. Face à la crise perpétuelle de l'eau qui sévit dans certaines communes de la wilaya de Jijel, notamment à El Milia, le recours à l'approvisionnement en eau potable auprès de colporteurs d'eau est devenu un réflexe anodin pour les citoyens. Devant cette situation, le commerce de l'eau s'est imposé comme un créneau lucratif, en en faisant un circuit incontournable pour alimenter une population sans cesse en détresse. Or, le recours à cette solution peut avoir un risque sur la santé du citoyen, sachant que l'eau vendue est transportée dans des citernes pouvant présenter des conditions d'hygiène qui restent encore à vérifier. «Même les sources d'eau dont on vente la qualité sont à contrôler», insistent des citoyens devant la prolifération de ce type de commerce. A El Milia, les vendeurs d'eau qui se sont multipliés ces dernières années au fur et à mesure que la crise des robinets à sec s'accentue rivalisent entre eux pour proposer une eau dont ils louent l'origine et la qualité. Souvent, ils affirment que l'eau proposée est puisée des sources de Boukhdache, sur les hauteurs montagneuses de la ville, ou de H'djar Mafrouche, dans la commune limitrophe de Aïn Kechra. D'autres recourent à la source d'Anessay, à l'oued El Kebir, dont on dit qu'elle est contrôlée par les services sanitaires de l'APC. Il faut rappeler qu'une source d'eau à Texenna a déclenché une alerte sanitaire au mois de janvier dernier, lorsqu'elle été à l'origine de la déclaration d'une épidémie d'hépatite A, qui a fait plus de 500 cas. Face à cette situation, les autorités de la wilaya avaient alors actionné le dispositif de contrôle des colporteurs d'eau par le biais d'une instruction adressée aux APC. Emise le 09/01/2018, soit à l'apparition des premiers cas d'hépatite A, cette correspondance insistait sur les conditions d'alimentation en eau destinée à la consommation humaine au moyen de citernes mobiles. Il reste que l'apparition de cas de choléra dans certaines wilayas du centre du pays pousse à plus de vigilance, d'autant que le risque des cross-connexion, le recours à l'eau de source non contrôlé et la multiplication des dépôts anarchiques d'ordures dans un contexte de dégradation des conditions d'hygiène peuvent avoir des répercussions néfastes sur la santé du citoyen.