Poursuivi pour «attroupement armé», le militant Messaoud Leftissi a été condamné hier par la cour de Skikda à six mois de prison avec sursis, assorti d'une amende 10 millions de centimes. Ne pouvant assister à son procès puisqu'il est toujours incarcéré à la prison d'El Harrache dans le cadre d'une seconde affaire de justice en relation avec le hirak, Messaoud Leftissi avait présenté, par le biais de ses avocats, une demande pour qu'on lui permette de s'exprimer à travers une vidéo-conférence, ce qui fut rejeté par le juge, a-t-on appris auprès de son père. Ce dernier a relevé que le collectif d'avocats envisage d'ores et déjà d'introduire un pourvoi en cassation. Au sujet de cette affaire, le mis en cause avait estimé, lors d'une rencontre avec El Watan, qu'il n'a jamais appelé à des attroupements armés. «Ma seule arme, ce sont mes pancartes qui portent les slogans de mes convictions», avait-il insisté. A rappeler qu'en plus de cette condamnation, Messaoud Leftissi sera également jugé dans une seconde affaire en relation avec le port du drapeau amazigh lors de la marche du 21 juin à Alger. Pour ses proches, «Messaoud n'a, à aucun moment, brandi ce drapeau ce jour-là». D'ailleurs, Messaoud avait nettement pressenti, ce même jour, qu'on allait l'embarquer, comme en témoigne son dernier écrit posté sur les réseaux sociaux le 21 juin à 9h36. «Je suis surveillé par cinq éléments des services de sécurité en civil. Ils rêvent certainement de m'embarquer. De toute façon, je suis dans un endroit qui ne devrait pas leur permettre de le faire. Si le contact est coupé, sachez qu'ils m'ont eu», tel était son dernier post. A relever aussi que Messaoud Leftissi, très actif dans le mouvement associatif de la ville de Skikda, figurait parmi les premières personnes interpellées à Alger lors de la première marche du hirak, le 22 février, avant de perdre son emploi, quelques jours après.