Des dizaines de personnes se sont rassemblées, aujourd'hui mercredi, devant la Cour de justice d'Alger, pour exiger la libération des détenus d'opinion. Dans le même temps, le collectif d'avocats chargé de la défense de 17 manifestants emprisonnés pour port du drapeau amazigh, a, en guise de protestation, refusé de plaider devant la chambre d'accusation. « Libérez la justice. Libérez les détenus », annonce une banderole accrochée à la clôture métallique de la Cour de justice. Le même message est exprimé sur des pancartes, hissées par des manifestants et sur lesquelles ont pouvait lire : « Libérez les détenus du drapeau ( amazigh ndlr)», « Stop Atteintes aux libertés », « Non à l'injustice » ou encore, « Laissez nos magistrats faire leur travail ! ». « Libérez les détenus (d'opinion ndlr)», « le peuple veut une justice indépendante », « Y'en a marre des généraux », « Etat civil, non militaire », a scandé la petite foule. Parmi les manifestants, on a pu remarquer la présence de Ali Laskri du FFS, Fetta Sadat et Atman Mazouz du RCD, aux côtés des familles des détenus et autres avocats, militants et citoyens. Les avocats boycottent… L'audience programmée ce matin par la chambre d'accusation de la Cour d'Alger, pour décider du sort des 17 manifestants, dont l'élue de l'APW de Tizi Ouzou Samira Messous, placés sous mandat de dépôt pour port du drapeau amazigh, a été boycottée par les avocats. « Notre plaidoirie devant la chambre d'accusation ne servira à rien du moment que la décision (de la chambre d'accusation) sera politique. Nous avons opté pour le boycott pour dénoncer l'ingérence des forces extrajudiciaires et pour ne pas cautionner leur décision qui sera, nous sommes convaincus, une confirmation de la décision du juge d'instruction qui les avait placés sous mandat de dépôt », a expliqué Me Hamaili Boubaker, dans une déclaration à Elwatan.com.