C'est un véritable conte de fées que vit actuellement la sélection nationale de football après sa consécration, vendredi soir, pour la deuxième fois de son histoire, comme championne d'Afrique. Un sacre que les Algériens attendaient depuis 29 ans, soit depuis l'unique trophée remporté à Alger en mars 1990. Une seconde étoile que la sélection algérienne a mis trois décennies à décrocher, après un parcours digne d'un conte de fées, et pour cause : loin d'être les favoris de cette CAN-Egypte 2019, devant des sélection comme celles de l'Egypte, du Cameroun tenant du titre, en passant par le Maroc et surtout le Sénégal qui était le big favori avec son classement en tête des sélections africaines, le rôle de challenger a finalement été un atout pour les Verts, qui ont dominé ce tournoi en long et en large, avec des statistiques effarantes. Mais qui y aurait cru ? Exception faite peut-être du coach Belmadi et ses poulains, très peu étaient ceux qui voyaient l'Algérie atteindre la finale et brandir le trophée, de surcroît en terre égyptienne. D'ailleurs, il faut reconnaître que décrocher cette 2e étoile au Caire a une saveur très particulière, surtout pour un certain Rafik Halliche qui a vu son sang couler lors de la dernière virée des Verts dans la capitale égyptienne, lors du fameux match des éliminatoires du Mondial 2010 (novembre 2009). «Ravir» dignement le trophée aux Egyptiens (7 titres continentaux), sur leur terre, rend ce sacre donc un peu plus savoureux et féerique pour une sélection qui n'en finissait pas de broyer du noir depuis plus de deux ans, collectionnant les revers. Eliminés dès le premier tour de la CAN, une sortie précoce et sans gloire des éliminatoires du Mondial 2018, des défaites à répétition et la succession de techniciens pendant deux saisons ont été le lot des Verts deux années durant, moins de 10 mois avant cette CAN-2019. Rien ne présageait donc un tel exploit… Belmadi, le coach providentiel Sans conteste, le héros c'est Djamel Belmadi. Humble, le sélectionneur national n'a pas voulu s'approprier ce sacre en insistant que c'est la victoire de ses poulains. Toutefois, il faut relever le mérite de ce dernier, qui a été le seul à croire à cette consécration, en affichant son ambition de gagner ce trophée avec une équipe qui a collectionné les revers avant son arrivée en août 2018. En 10 mois, et avec pratiquement les mêmes joueurs régulièrement convoqués ces deux dernières années, Belmadi a réussi là où ses prédécesseurs ont échoué. C'est-à-dire former une véritable, solide et performante équipe avec un amalgame de jeunes et expérimentés joueurs. Avec lui, les Verts ont retrouvé la joie de la gagne et surtout le beau jeu, qui leur a valu un sans-faute durant cette CAN (7 victoires de suite), avec de surcroît la meilleure attaque (13 buts) et défense (2 buts) du tournoi. Chapeau bas à Belmadi qui, malgré son jeune âge (43 ans) et sa courte carrière comme entraîneur, s'est avéré finalement le chaînon qui manquait à l'EN d'Algérie pour renouer avec les consécrations.