Les prix du pétrole étaient en hausse hier, pour la quatrième fois consécutive, alors que les stocks américains de brut étaient en forte baisse et que de nouvelles lueurs d'espoir d'une trêve commerciale entre les deux plus grandes économies du monde sont apparues. A Londres, place de cotation du Sahara blend algérien, le baril de brent pour le règlement de septembre a dépassé les 64 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE). A New York, les contrats à terme ont grimpé de 0,9% hier, après une hausse de 2,7% au cours des trois sessions précédentes. Une hausse due en partie à la baisse surprise des stocks, loin des attentes du marché. L'American Petroleum Institute (API), une organisation représentant le secteur du pétrole américain, a annoncé mardi une baisse de ses stocks de pétrole de 10,96 millions de barils, soit plus de deux fois l'estimation rendue publique suite à un sondage d'analystes réalisé par l'agence Bloomberg, et avant les chiffres officiels qui étaient attendus tard dans la journée d'hier. Les investisseurs tourneront demain leurs regards vers les chiffres officiels du gouvernement américain, considérés comme plus fiables. Selon Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank, l'ampleur de la baisse des stocks de brut était «inattendue» avec 11 millions de barils en moins. Par ailleurs, la visite en Chine, la semaine prochaine, du représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, pour les premiers pourparlers de haut niveau face-à-face, depuis le mois de mai, influent d'ores et déjà sur la courbe des prix de l'or noir. Un simple répit, qui intervient dans une période de fragilité pour les cours du pétrole, pénalisés par les craintes d'une offre trop abondante dans un contexte de ralentissement de la croissance mondiale. En effet, malgré ce léger raffermissement des prix, estiment les analystes, il y a encore des signes de détérioration de la conjoncture économique mondiale, ce qui pourrait contribuer, selon l'agence Bloomberg, à inverser la tendance. Les perspectives de la demande en énergie restent en effet incertaines, le Fonds monétaire international (FMI) réduisant ses prévisions de croissance mondiale et avertissant que les «erreurs» de la politique commerciale et du Brexit pourraient faire dérailler le rebond. Les stocks de brut américain ont diminué pendant six semaines consécutives. Reste à connaître les chiffres officiels selon les données de l'Energy Information Administration (EIA). Néanmoins, l'augmentation des stocks d'essence, enregistrée par l'API, de 4,44 millions de barils est un indicateur compensateur de la baisse des stocks de brut, estiment des analystes du marché dans une note adressée aux clients. Sur un autre plan, l'Iran a fait savoir, hier, qu'elle fera «tout son possible» pour permettre le passage en toute sécurité des pétroliers dans la région du golfe Persique, selon les déclarations de son vice-ministre des Affaires étrangères, tout en exhortant les nations européennes à se montrer plus énergiques contre les sanctions imposées par les Etats-Unis sur ses exportations de pétrole.