Le 24e vendredi de la révolution pacifique a vu l'émergence, à Alger, d'un nouveau slogan : « la désobéissance civile arrive !». Plusieurs manifestants ont été arrêtés par la police dans la matinée. Aujourd'hui à Alger, à partir de 14h00, des dizaines de milliers de manifestants ont scandé « Rahou djay el3issyan elmadani (la désobéissance civile arrive) ». Le nouveau slogan sonne comme une menace contre les détenteurs du pouvoir qui continuent d'ignorer les revendications populaires, portant notamment départ des symboles du régime en place et organisation d'une période de transition devant aboutir à un changement du système politique. L'apparition de ce mot d'ordre appelant à « la désobéissance civile » est survenue quelques jours après le refus du chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaid Salah de satisfaire les préalables à l'ouverture de dialogue exigés par les manifestants lors des marches du 23e vendredi. D'ailleurs, le chef de l'armée, tout comme les médias et la justice, a été la cible, comme chaque vendredi, de slogans dès plus acerbes. « Libérez nos enfants » et « Libérez Bouregââ », « Etat-civil, pas militaire » ont clamé les marcheurs qui ont occupé, à partir de 14h00 les rues Didouche Mourad et Pasteur, Place Audin et une large partie des alentours de la Grande poste. La présence policière était, comme chaque vendredi, plus qu'imposante. Sur les pancartes hissées par les marcheurs, il a été dit, à titre d'exemple : « Dégagez, vous n'avez aucune légitimité », « Articles 7 et 8 pouvoir au peuple », « Nous ne nous inclinerons jamais », « Silmya (pacifique) » et « Yetnahaw ga3 ». Les familles des disparus de la décennie 1990 n'ont pas manqué à l'appel du 24e vendredi pour exiger : « La vérité et la justice ».