Les 12.000 travailleurs du secteur du textile, des cuirs et de l'habillement auront droit à une revalorisation de leurs salaires. L'annonce a été faite, hier matin, par Amar Takdjout, SG de la Fédération nationale des travailleurs du textile, des cuirs et habillement (FNTTC/UGTA). Un accord a été, en effet, conclu durant la soirée de mardi par le partenaire social dans le cadre des négociations des conventions de branches menées par la centrale syndicale. «Nous avons décidé une augmentation de salaires globale de 12 % et de 8 % pour certaines indemnités. Nous avons retenu également le principe d'un système de stimulation ou d'indemnités de performance.», a-t-il déclaré sur les ondes de chaîne III. Par les primes revues à la hausse, l'indemnité de la femme au foyer passera de 750 à 1.000 dinars, alors que les frais de mission seront désormais fixés à 3.500 dinars/ jour au lieu de 1.800 dinars/jour. La prime du panier a été aussi revalorisée de 50 dinars par jour. Pour le système de stimulation, les hausses oscillent entre 5 et 70% des salaires selon la santé financière de chaque entreprise. «Nous avons conclu de nous retrouver au mois de mai prochain pour évaluer la situation du secteur et examiner la possibilité d'ouvrir les discussions sur la revalorisation d'autres indemnités», a déclaré ce syndicaliste. Le SG de la FNTTC a, par ailleurs, plaidé pour un retour au patriotisme économique, condition sine qua non pour relancer l'appareil productif en Algérie. «Il existe un plan de réorganisation de ce secteur au niveau du ministère de l'Industrie. La décision finale sera prise par le CPE», a-t-il affirmé. En dépit d'une reprise timide en 2009, la pérennité du secteur du textile en Algérie ne semble tenir qu'à un fil. Le secteur des textiles a ainsi perdu 25% de ses effectifs en quatre ans. La menace de fermeture des dernières unités pèse lourdement sur ce secteur stratégique. Les besoins annuels en textile sont estimés à 400 millions de mètres linéaires mais la grande partie de cette demande est absorbée par les importations. Sur une demande du marché local de l'habillement estimée à 120 milliards de dinars, la présence de l'industrie du textile est symbolique ne dépassant guère les 6%. La FNTTC défend un plan de sauvetage de ce secteur axé sur quatre points : l'assainissement des dettes de toutes les filiales en activité, l'élaboration d'un fond de roulement, le lancement d'un plan d'investissement à long terme et la mise en place d'un plan de formation sur les métiers du textile.