Dénicher une entreprise capable de se lancer dans une opération de réhabilitation de vieilles bâtisses est loin d'être évident pour l'OPGI de Constantine, qui tente de donner un second souffle à un programme qui semble piétiner. A cet effet, l'on est tenté de croire qu'il est plus aisé pour l'office de promotion et de gestion immobilière de construire des logements neufs que de procéder à des réfections, car la réhabilitation de vieux immeubles, laquelle requiert des techniques spéciales, n'a rien à voir avec un chantier classique. Au demeurant, les entreprises existantes ne sont pas spécialisées dans la réhabilitation, dont les travaux spécifiques exigent également une main-d'œuvre qualifiée, d'où les difficultés des services concernés de finaliser l'opération de réhabilitation du vieux bâti engagée il y a de cela une décennie. Ainsi pour tenter de redynamiser la réfection de quelques vieux chantiers, dont les travaux ont été engagés puis abandonnés, l'OPGI a lancé dernièrement un avis d'appel d'offres national. Les entreprises intéressées devront, dès lors, s'atteler à retaper cinq à six immeubles dont deux au niveau de la rue du 19 Juin 1965. Les travaux de réhabilitation de ces vieilles constructions datant de l'époque coloniale concerneront les parties communes comme les cages d'escalier et les terrasses notamment. Cela étant, le nombre réduit des entreprises spécialisées dans la réfection, mais aussi le coût de la réhabilitation, ont largement contribué, ces dernières années, à freiner cette opération qui devait cibler plus de la moitié du parc immobilier de la wilaya, dont 65 % au niveau de la commune de Constantine. Cette dernière comptabilise, en effet, à elle seule, près de 35 000 habitations vétustes, qu'elles soient implantées dans la vieille ville, issues du tissu colonial, ou bien érigées après l'Indépendance. Or, pour mener à terme une opération d'une telle envergure, il est nécessaire de dégager une enveloppe conséquente, aussi lourde que les travaux exigés par certaines vieilles constructions dont le temps qui s'égrène ne rénovera pas les fissures et autres lézardes ayant érodé les façades et les cages d'escalier. De plus, cette enveloppe, estimée il y a trois ans à 600 MDA (millions) avant de passer, l'année dernière, à 800 MDA, devrait normalement être revue, encore une fois, à la hausse. Malheureusement cette continuelle hausse du coût de l'opération semble « insatiable » du moment où les autorités continuent à « booster » la réalisation des logements neufs au détriment du vieux bâti, dont la majorité constitue un pan de l'histoire de la ville du Vieux Rocher. Une histoire que ne possèdent pas encore les cités fraîchement érigées.