Mercredi dernier, le procureur général et la présidente de la cour de Skikda ont animé une conférence de presse dans le cadre des préparatifs amorcés avant la tenue de la conférence nationale sur la réforme de la justice qui se tiendra à Alger les 28 et 29 mars. Cette conférence devra permettre, selon M. Abderrahim, procureur général de Skikda, « de faire le bilan de l'ensemble des démarches enclenchées dans la perspective de la réforme et débattues lors des quatre ateliers des conférences régionales. Elle aura également à servir d'assise aux projections futures ». Le procureur général exposera, par la suite, les différents thèmes de la réforme et citera la composante devant prendre part à la conférence nationale. Evoquant, par la suite, la mue vécue par le secteur, le procureur de la République, relayé par Mme Bounechada, présidente de la cour, estimera : « L'appareil de la justice est en train de se moderniser afin de mieux répondre aux aspirations des justiciables. Des cycles de formation ont concerné plusieurs magistrats et une spécialisation devrait permettre à cet appareil d'être au diapason des nouvelles données juridiques dans le cadre de la mondialisation. » Il citera, à cet effet, les cycles de formation menés pour permettre aux juges d'être informés sur les nouveaux délits, à l'exemple des crimes informatiques, le blanchiment d'argent... Il insistera également sur l'installation d'un réseau intranet qui devra relier les tribunaux et les cours au ministère. « Cet outil, que nous avons appuyé par une formation adéquate en informatique au profit du personnel, est appelé à faciliter le traitement des affaires et nous permettra de surveiller de très près leur avancement. C'est aussi un moyen qui facilitera la tâche aux justiciables qui auront à suivre dans de meilleurs délais leurs affaires. » Sur les retombées des démarches engagées sur la vie juridique locale, le procureur a estimé que le bilan est plus que satisfaisant. Et d'argumenter : « Le processus de réforme a incité beaucoup de changements. Pour l'exemple, le traitement des jugements se fait désormais en moins d'un mois, même si nous visons un délai plus court encore. » Il tiendra, cependant, à relever que le seul grand problème qui entrave plus ou moins le traitement des affaires au niveau local reste l'exiguïté des lieux. « Ces lieux (le tribunal de Skikda, ndlr) servent de cour et de tribunal de Skikda. Les conditions sont assez difficiles aussi bien pour les magistrats, les avocats, les greffiers que les citoyens. Cette situation devrait enfin s'améliorer après la réception de la nouvelle cour de Skikda qui est actuellement en phase de finition. » Selon ses dires, la nouvelle cour de Skikda, un projet en chantier depuis plus dix ans, devrait être réceptionnée bien avant la fin de cette année. « Nous nous attelons, avec le concours direct des autorités locales, à inspecter hebdomadairement les travaux afin de garantir sa réception dans les meilleurs délais », conclura-t-il.