La Juventus poursuivra à partir d'aujourd'hui (samedi) un double objectif sportif et esthétique sous les ordres de Maurizio Sarri et face à des rivaux sérieusement renforcés, Inter Milan et Naples en tête, à l'occasion de l'entame de la nouvelle saison. Nommé en remplacement de Massimiliano Allegri, parti sur l'extraordinaire bilan de cinq scudetti et quatre coupes d'Italie en cinq ans, Sarri, qui risque de ne pas être sur le banc aujourd'hui à Parme pour le match inaugural de la saison à cause d'une pneumonie, sait pourquoi il a été choisi. Mais son année londonienne, couronnée d'une Ligue Europa avec Chelsea, n'a pas fait oublier ses trois saisons à Naples, où il pestait régulièrement contre les avantages réels ou supposés dont aurait bénéficié la Juve. Sur la scène européenne, le succès est bien sûr plus aléatoire. Mais la Ligue des champions reste un autre objectif de poids de la «Vieille Dame», dont l'effectif a encore été renforcé, avec les arrivées de Rabiot, Ramsey et du très convoité De Ligt, un an après celle de Cristiano Ronaldo. Derrière, les couteaux sont affûtés, au cas où la quête du beau compliquerait celle des trois points côté turinois – Sarri a déjà prévenu qu'il faudrait du temps aux siens pour apprendre à défendre plus haut et en avançant – et offrirait une opportunité. Le plus remuant des prétendants est l'Inter Milan, appuyé sur la surface financière considérable de ses propriétaires chinois et qui a confié l'équipe à Antonio Conte, l'homme des trois premiers titres de l'octuplé juventino. Comme Sarri, Conte est de retour de Chelsea, où les deux Italiens ont gagné sans réussir à se faire aimer. Avec Carlo Ancelotti à Naples depuis l'été dernier, la Serie A retrouve donc un trio de techniciens de tout premier plan. Pour contester la suprématie turinoise, Conte a beaucoup demandé et beaucoup obtenu, à commencer par le recrutement de Lukaku, le puissant avant-centre belge, arrivé de Manchester United pour plus de 65 millions d'euros. Naples, en effet, s'est discrètement consolidé avec Manolas en défense et le dribbleur mexicain Lozano. Un cran au-dessous de ces trois gros morceaux, la lutte pour la 4e place, la dernière à envoyer en Ligue des champions, sera terrible, avec au moins six candidats : l'Atalanta Bergame, l'AC Milan qui a recruté l'international algérien Bennacer, les deux clubs de la capitale, Lazio et Roma, qui s'affrontent dès la 2e journée, le Torino et même la Fiorentina, qui a obtenu la palme du transfert le plus excitant de l'été avec la signature de Ribéry.