Malgré l'amélioration de la situation sécuritaire, à Boumerdès les barrages de l'armée, de la gendarmerie et de la police sont nombreux, aussi bien sur les routes nationales et à l'entrée des agglomérations urbaines, que sur les chemins desservant les zones enclavées. Si ce déploiement sécuritaire était jusqu'à un passé récent justifié, aujourd'hui d'aucuns souhaitent son allègement. Cela, d'autant plus que certains barrages sont devenus de véritables points noirs qui entravent énormément la circulation automobile, notamment sur les routes du littoral. Entre Boumerdès et Dellys, sur la RN24, on a dénombré plus de 20 barrages. Parfois, les barricades sont dressées à même la chaussée, laissant une petite brèche au passage des véhicules, ce qui provoque d'immenses bouchons, notamment en cette saison estivale. Le barrage de la gendarmerie dressé à Figuier est un exemple type de ces goulots qui suscitent l'ire des estivants. Là, les gendarmes ont, non seulement réduit la voie, mais ils réglementent rarement la circulation automobile pour éviter les encombrements. «Parfois ils ferment la moitié de la route et restent dans la guérite du coin. Je me demande pourquoi ils ne lèvent pas les barricades pour laisser les gens passer facilement», s'offusque un automobiliste. Durant les week-ends, les files de voitures s'allongent sur plus d'un kilomètre sur cet axe. Un véritable calvaire ! Un peu plus loin vers l'est, à Baghlia et Sidi Daoud, les barrages des forces de l'ANP font partie du décor. Un décor qui rappelle de tristes souvenirs et laisse déduire que la guerre contre les groupes islamistes armés est loin d'être terminée. Comme partout ailleurs, ici seule une voie a été laissée ouverte à la circulation. Les passagers doivent faire plusieurs slaloms et autres manœuvres pour passer. Les gens qui se rendent aux plages de Dellys et d'Afir sont durement pénalisés. «Ces barrages sont maintenus pour nous rendre la vie dure. Si leur but est d'assurer la sécurité sur les voies routières et réduire le nombre d'accidents, ils n'ont qu'à installer des cabines au bord des routes pour intervenir rapidement. L'accomplissement des autres missions de ce corps de sécurité n'exige pas la fermeture permanente des grands axes routiers», estime un estivant. Celui-ci se demande à quoi sert de dépenser des milliards pour moderniser les routes, si on met des barricades à chaque 2 ou 3 kilomètres. L'exemple de la RN24 est révélateur. Cet important axe, qui a englouti plus de 250 milliards pour le doublement de ses voies, connaît des embouteillages monstres en plusieurs endroits, à cause des barrages et la prolifération du commerce informel, comme c'est le cas à Boudouaou El Bahri et sur l'axe reliant Boumerdès à Zemmouri.