La « saga » Orascom est-elle sur le point de connaître un dénouement ? C'est en tout cas ce que traduit la dernière sortie médiatique du grand patron d'Orascom. Naguib Sawiris, président d'Orascom Telecom Holding (OTH), a fini par « afficher la volonté de céder Djezzy à l'Etat algérien », comme souhaité par le gouvernement. Dans une déclaration faite jeudi, Manal Abdel Hamid, porte-parole de l'opérateur téléphonique, a affirmé qu'en réaction aux nombreuses sorties médiatiques des officiels algériens, « nous avons envoyé une lettre au gouvernement ». Dans cette missive, « nous expliquons que nous sommes prêts à engager des négociations avec le gouvernement algérien quant au rachat de notre unité Orascom Telecom Algérie (OTA) ». Toutefois, il semblerait que cette demande ne soit pas la première en son genre. Une demande d'audience aurait ainsi été introduite, il y a près de deux semaines, auprès du ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. Requête qui, à l'instar d'autres demandes formulées auprès de diverses instances, n'a toujours pas donné lieu à une réponse. Acculé à vendre « le joyau de sa couronne », Sawiris se doit de le faire au plus vite, ses opérations en Algérie connaissant moult entraves. Suspension de domiciliation bancaire, interdiction de transferts de devises pour le rachat de matériel, marchandises bloquées par la douane aux frontières ou encore projets d'investissements bloqués. L'entreprise, menacée d'asphyxie, risque de perdre davantage de sa valeur marchande. D'ailleurs, rien que cette annonce faite, les actions en Bourse d'OTH ont bondi de 8,5% sur la place du Caire. D'où la célérité avec laquelle la maison mère aspire à arriver à un accord, qui se fera à son désavantage à mesure que les tractations perdurent. Et ce qui pourrait peut-être aussi expliquer que l'Etat algérien ne veuille, ou ne puisse, « divulguer son plan », semblant ainsi temporiser avant de dévoiler une position claire. Mais aussi et surtout le montant auquel il escompte racheter la totalité des actions d'OTA. « D'ordinaire, en pareille situation, l'aspirant acquéreur dépêche des experts qui effectuent une évaluation de l'entité voulue. Ce que le gouvernement n'a, aux dernières nouvelles, toujours pas fait », explique un expert en télécommunications. « De même, l'une des raisons pour laquelle le gouvernement a bloqué toutes les discussions entre OTH et MTN est assurément d'éviter que cette dernière ne propose un prix. L'Etat aurait été contraint de s'y aligner, voire même de surenchérir », estime-t-il. « Sawiris a fait une annonce significative. A charge maintenant aux autorités de savoir rebondir, en faisant des propositions de scénarios. Soit, une fois la cession effectuée, de garder la totalité des actions de Djezzy. Ce qui semble invraisemblable, et qui serait catastrophique au point de vue de l'image du pays à l'internationale », analyse l'observateur. « Le scénario le plus probable est que l'Etat crée une joint-venture, en en conservant 51%, et en en cédant le management à un opérateur tierce, international de préférence », avance-t-il. Wait and see…