Les journées d'étude et de témoignages dédiées à la mémoire de l'écrivain journaliste, Tahar Djaout, assassiné le 26 mai 1993 à Alger, ont été clôturées jeudi en fin de journée à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Cette rencontre organisée par l'association Tussna en collaboration avec l'établissement a été une réussite, ont estimé les organisateurs. Les conférenciers, des personnalités connues du monde de la littérature et de la presse, tels que Djillali Khellas, Abdelkrim Djaâd, Outoudert Abrous, directeur de Liberté, et Omar Belhouchet, directeur d'El Watan, ont présenté des exposés sur la vie et l'œuvre de Djaout. Lors de la dernière partie du programme, MM. Abrous et Belhouchet ainsi que Nadia, la fille aînée de Djaout, ont animé une rencontre-débat qui a duré plus de deux heures. Moments émouvants, au cours desquels Abrous Outoudert a éclaté en sanglots alors qu'il évoquait ses souvenirs avec Tahar Djaout. Des moments aussi de mémoire et de ressourcement dans les idéaux de Djaout. Omar Belhouchet dira : « Tahar restera une valeur poétique et journalistique d'importance, dans un pays qui perd tous ses repères, qui est gangrené par la corruption, l'islamisme est toujours là, le pouvoir est toujours autoritaire. Mais la famille qui avance, pour laquelle il est mort, est toujours là également. Nous sommes déterminés à poursuivre l'esprit professionnel qui l'animait, faire du journalisme de qualité, dire ce qui ne va pas, narrer la réalité. » Une ligne éditoriale qu'El Watan a chèrement payée par des suspensions, des emprisonnements et des harcèlements judiciaires. De son côté, Abrous Outoudert qui a connu Tahar Djaout au lycée et plus tard à l'ex-Société nationale d'édition et de diffusion (SNED), où il était membre de la commission de lecture, ajoutant que la Fondation Djaout est gelée depuis sa création à cause « d'interférences ». « Je réitère ma disponibilité et celle de mon ami Omar Belhouchet à assister la famille de Tahar Djaout à relancer cette fondation. L'idée de création d'un prix Tahar Djaout du journalisme est à retenir et nous sommes d'ores et déjà partants pour accompagner cette idée », dira encore M. Outoudert. Nadia Djaout a déclaré à El Watan qu'elle allait discuter avec sa famille du projet de fondation. La création d'un prix Djaout verra probablement le jour à l'occasion du 18e anniversaire de la disparition de l'auteur des Vigiles. Les responsables de Tussna y pensent déjà, a annoncé Ziad Lefgoum, président de l'association.