La commune de Birtouta se présente, à première vue, comme une immense étendue de chantiers de constructions, au milieu des terres agricoles. Les habitants attendent la réalisation des projets d'équipement en cours pour pouvoir prétendre à un minimum de confort dans cette zone qui a du mal à se dégager de son ancien statut rural. L'agglomération ne dispose même pas d'un centre-ville digne d'une commune d'une aussi grande superficie. Les habitants sont obligés d'aller ailleurs pour effectuer leurs opérations postales ou pour se faire soigner. La poste et le dispensaire ne sont pas, apparemment, la priorité des autorités. Les habitants réclament aussi l'installation d'une passerelle pour enjamber l'autoroute de Blida. Pas une semaine passe sans que la route fasse des victimes. Les bilans hebdomadaires de la Protection civile font état, à plusieurs reprises, d'accidents dont sont victimes des piétons essayant de traverser l'autoroute. Les habitants des différents haouchs situés au sud de cette commune risquent à tout moment leur vie pour se rendre à la partie nord où se trouvent des écoles et autres structures publiques. L'autoroute séparant les deux parties est un véritable danger. « Les passerelles existantes sont installées juste à côté des arrêts de bus, ce qui signifie plusieurs kilomètres à parcourir à pied, et qui explique que plusieurs personnes préfèrent prendre le risque de traverser l'autoroute », selon un jeune homme de cette commune. Aussi, les constructions qui se sont développées un peu partout laissent découvrir des quartiers sans aucune forme, dépourvus de toutes les commodités, comme la voierie et le bitumage des routes. La commune qui accuse un déficit en foncier à vocation urbanistique attend une solution pour la réalisation de plusieurs projets tels que les aires de jeux pour les enfants qui n'ont pas d'espaces commodes pour jouer en sécurité. C'est le même problème qui freinerait la réalisation de la poste et des salles de soins. La loi de 2008 portant sur la régularisation des constructions et la limitation des délais de l'achèvement des travaux semble ne pas intéresser les propriétaires, à en croire les chiffres avancés par l'APC. « 3 dossiers ont été déposés au niveau de l'APC dont une cinquantaine sont en cours d'étude », souligne M.Djeroud, P/APC de Birtouta qui reste optimiste puisque l'opération est à ses débuts et que les gens ont le temps de régulariser leurs bâtisses. Selon le même responsable, il y a tout un programme pour l'aménagement des quartiers de cette commune. « Des lacunes ont été signalées et nous sommes destinataires d'un programme de plusieurs projets d'équipement pour la localité », explique par ailleurs M. Djaroud. Ce dernier annonce que pour les bidonvilles qui sont installés un peu partout dans la commune, 571 habitations précaires ont été recensées. La commune espère donc être réceptrice d'un lot de logements parmi les 3500 que la wilaya d'Alger compte livrer au cours de cette année dans cette commune au profit des habitants des bidonvilles de la capitale. Pour le logement social, Birtouta bénéficiera d'un quota de 150 logements sur l'ensemble des 1680 logements de cette formule qui seront livrés dans cette commune. La wilaya d'Alger, qui supervise cette opération, procédera à la livraison de ce programme après la remise des résultats des examens du bac, apprend-on également.