De nombreux moudjahidine et moudjahidate, fils, filles et veuves de chouhada, de moudjahidine, ont rendu hommage récemment à l'ancien maquisard, Mohand-Saïd Madjbour, militant nationaliste de la première heure, natif de Beni Douala, au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. Cette journée d'évocation du nom de cet ancien moudjahid de la Fédération de France du FLN a été organisée dans l'enceinte du Musée régional, à l'occasion du 61e anniversaire du lancement, le 25 août 1958, du second front du FLN-ALN sur le territoire du colonisateur, qualifié par Khelifa Mederes, Si Ouali Aït Ahmed, Si Mohand Ouramdane Hachour… de «second 1er Novembre», qui avait permis aux maquis de l'intérieur de «souffler» momentanément. Une forte pression militaire était alors concentrée particulièrement sur les Wilayas III et IV. La décision avait été prise sur ordre du CNRA (Conseil National de la Révolution Algérienne) dont l'exécution fut confiée au CCE (Comité de Coordination et d'Exécution), créé par le Congrès de la Soummam, le 20 Août 1956 à Ifri Ouzelaguene (Béjaïa), dans la Wilaya III. De nombreux moudjahidine présents à cet hommage, dont le maire de la commune de Beni Douala, des fils de chouhada, et autres citoyens, se sont succédé au micro pour apporter leur témoignage sur le parcours de cet ancien militant de la Fédération FLN de France, décédé en 2018 à l'âge de 84 ans. Mohand-Saïd Madjbour était activiste depuis 1955 dans la «métropole», avant de devenir fidaï en 1956 et d'intégrer les groupes de choc dans lesquels il prouvera sa bravoure et son courage, d'où son surnom de «Vouqerroy», de la part de ses compagnons d'armes. C'est dans le feu de l'action de sa mission dont il était chargé en France qu'il sera arrêté en 1958, en compagnie de plusieurs autres de ses camarades. Il sera maintenu en prison jusqu'au 31 mars 1962. Au lendemain de l'indépendance, ce militant de la cause nationale dès 1954, âgé alors de 20 ans et aîné d'une nombreuse fratrie, s'est complètement effacé, de par sa grande modestie, de la politique. Il se consacra entièrement au travail de la terre appartenant à sa famille.