Une journée thématique a été organisée lundi dernier à Tizi Ouzou en hommage aux anciens combattants de la glorieuse wilaya 7 historique. L'association des moudjahidine de la fédération de France du Front de libération nationale (FLN) ou 7e Wilaya historique sur le sol du colonisateur, a organisé lundi dernier à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou une conférence débat autour du thème «Apport de la Fédération FLN de France à la Révolution». Des dizaines d'anciens moudjahid, des membres de bureaux de l'ONM (organisation nationale des moudjahidine) dans la wilaya, des associations des Grands invalides de guerre, de fils de chouhadas, de Pupilles de la nation et autres citoyens, ont pris part à cette rencontre sur l'histoire de la révolution du 1er Novembre. Cette manifestation a été organisée pour notamment célébrer le 56e anniversaire du déclenchement, dans la nuit du 24 au 25 août 1958, d'un «second front» sur le sol du colonisateur, à l'initiative du CCE (Comité de coordination et d'exécution) sous la responsabilité de Abane Ramdane, le principal organisateur du Congrès de la Soummam. «La portée de cette initiative, pensée par Abane et ses compagnons, en envoyant alors Omar Boudaoud pour diriger la fédération FLN en France, a été fatale pour le pays colonisateur qui eut à disperser ses forces pour les répartir sur des dizaines de points, stratégiques pour l'économie française, attaqués en cette journée par des centaines de fidaïs et de chefs de groupes de cette fédération, engagés sur le territoire même du colonisateur», se sont accordé à dire les animateurs de la conférence en leur qualité d'anciens membres de la Fédération FLN, notamment MM. Arrad, Belharrat, Si El Mahfoud, Ouarab Ferhat, Idres et d'autres encore. Ce «second front», ouvert par des ouvriers émigrés et militants algériens sur le sol français au moment où les forces armées françaises concentraient une féroce pression contre les maquis de l'ALN et la population en Algérie, a permis de déconcentrer quelque peu cette armée, en difficulté malgré l'aide accrue qu'elle recevait de l'Otan (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord). «Toutes ces forces n'ont pas pu faire fléchir la détermination de nos militants, en France et ailleurs, alors que des centaines d'entre eux étaient arrêtés chaque jour, mis en prison et condamnés», ajoutent les mêmes orateurs, en précisant que le combat des fidaïs de la Fédération FLN, qui s'était étalé dans le temps, était encore très dur, «du fait que nos militants faisaient face contre deux fronts : les forces de l'ordre françaises lors de nos attentats contre des cibles choisies en des sites économiques dans la métropole française et surtout contre des groupes de Messalistes, militants du MNA (Mouvement national algérien), dont se servaient les services des renseignements français comme fer de lance contre les combattants du FLN». L'ancien officier de l'ALN, Si Ouali Aït Ahmed, axera, quant à lui, son intervention sur «la nécessité d'imposer l'écriture de l'histoire de la Révolution dans son véritable contexte», en déplorant l'association d'autres «20 Août» en appendices à celui de la Soummam pour réduire de l'importance de ce dernier, occasion historique sans pareille, qui avait réussi, en 1956, à unifier les rangs de l'ALN. Si Ouali Aït Ahmed exhortera en outre l'assistance, parmi laquelle ne figurait pas beaucoup de jeunes, à toujours considérer comme des Algériens à part entière les Européens ayant «participé comme tous les autres» à la libération de la patrie, et non pas comme ayant «aidé seulement» dans le combat libérateur, estime-t-il. Auparavant, le président de l'association des «Grands invalides de guerre», Ramdane Sana, et son adjoint, Ali Saïdi, ont déposé une couronne de fleurs au jardin du «17 Octobre 1961» de la ville à la mémoire des centaines de martyrs, manifestants algériens de cette journée en France, massacrés et jetés dans le fleuve de la Seine à Paris par les forces de police françaises. Aux termes de la rencontre, des médailles et des attestations de reconnaissance ont été remises par les organisateurs aux dizaines de ces vieux militants de l'émigration algérienne en Europe avant d'être conviés à une collation offerte en leur honneur.