A moins de 10 jours avant l'ultime séquence que devrait abriter le cinéma Le Colisée de Mostaganem, le film Le premier homme, adapté d'un roman autobiographique et publié après la mort de son auteur, Albert Camus, que réalise à travers plusieurs régions et villes d'Algérie le grand cinéaste italien, Gianni Amélio, connu par ailleurs pour Les enfants volés qui avait décroché le prix du jury et prix œcuménique du festival de Cannes en 1992, connaît quelques sérieux problèmes de trésorerie. C'est ce qu'a appris El Watan auprès de la direction de la production du film présente sur les lieux de tournage, à Mostaganem. Ce sont donc des voix parmi les plus autorisées qui viennent de lancer un véritable cri de détresse à destination de Khalida Toumi, la ministre de la culture, dont le département coproduit ce film à hauteur de 10% de l'enveloppe globale, qui se chiffre à pas moins de 10 millions d'euros. Selon le régisseur algérien, rencontré à Mostaganem, où on appréhende le tournage des dernières séquences du film consacré à la vie d'Albert Camus, la production a un besoin urgent d'une enveloppe de 350 millions de centimes, soit environ 30 000 euros. Cette somme représenterait les besoins financiers pour la seule journée du 31 mai. Par ailleurs, le tournage qui devrait se poursuivre durant environ une semaine, nécessiterait le déblocage d'une somme de près de 1,2 milliard de centimes, soit environ 100 000 euros. Les responsables rencontrés sur les lieux du tournage sont unanimes pour souligner que sans ces 130 000 euros, la production sera dans l'incapacité d'honorer ses engagements. On laisse clairement entendre que si une solution rapide n'est pas trouvée dans les prochains jours, c'est tout le tournage qui sera compromis. Il apparaît clairement que cet appel est destiné au producteur algérien, en l'occurrence le ministère de la culture, dont on attend une réponse immédiate. Nos interlocuteurs rappellent, par ailleurs, que ce film est coproduit par l'Algérie, l'Italie et la France à concurrence de 10 millions d'euros. Pour sa part, l'Algérie aura participé pour 1 million d'euros, soit environ 120 milliards de centimes. A en croire nos interlocuteurs, la semaine qui commence risque d'être décivise pour le devenir de cette mégaproduction.