Selon l'ONU, depuis avril, les combats ont fait 1093 morts et 5752 blessés, et forcé 120 000 personnes à quitter leurs foyers. L'appel du chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul), Ghassan Salamé, adressé à toutes les parties libyennes et internationales pour qu'elles privilégient une solution politique pacifique à la crise libyenne, semble être tombé dans l'oreille de sourds. Les combats entre les troupes loyales au Gouvernement d'union nationale (GNA) et les unités du maréchal Khalifa Haftar sont entrés dans leur 6e mois. Les deux belligérants refusent toujours, en effet, de s'inscrire dans une logique de désescalade, malgré le fait que Ghassan Salamé les a prévenus que «la solution militaire en Libye est une utopie coûteuse». Le constat est valable, notamment, pour Khalifa Haftar qui veut écraser militai-rement Tripoli. Depuis le début de l'offensive du maréchal Haftar au mois d'avril dernier, les lignes de front ont peu bougé. Face au statu quo, les deux camps rivaux ont intensifié leurs raids aériens, notamment à l'aide de drones, visant les bases arrière de l'adversaire dans d'autres villes de l'Ouest libyen ou dans le Sud. Non loin que lundi, au moins deux militaires ont été tués et 18 blessés dans des raids aériens du camp du maréchal Khalifa Haftar contre des troupes loyales au gouvernement d'union (GNA) à Syrte. «Trois raids aériens ont visé des sites de nos forces à Syrte, dont la base aérienne d'Al Gordabiya, au sud de Syrte et le quartier d'Al Sabaa, dans la ville, faisant deux morts et 18 blessés parmi nos hommes», a dit à la presse française Taha Hadid, porte-parole des forces pro-GNA dans cette ville côtière. M. Hadid a indiqué que ces frappes avaient été menées à l'aide de «drones étrangers», fournis par des pays soutenant Khalifa Haftar. Plus tôt lundi, les forces pro-GNA avaient signalé de nouvelles frappes dans la nuit contre Mitiga, seul aéroport fonctionnel de la capitale libyenne, fermé depuis deux semaines en raison d'attaques répétées. Situé à quelques kilomètres à l'est de la capitale, Mitiga est fréquemment visé par les forces pro-Haftar qui accusent le GNA de l'utiliser à des «fins militaires» et d'y stationner des «drones turcs». A son tour, le GNA accuse les Emirats arabes unis de soutenir militairement le maréchal Haftar, notamment avec des drones de fabrication chinoise.