Pour le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), «les élections israéliennes viseraient à maintenir le statu quo ou à renforcer l'apartheid israélien». Israël a vécu, mardi, des élections législatives très disputées entre la droite représentée par le parti Likoud de l'actuel Premier ministre Benyamin Netanyahu, au pouvoir depuis plus de 10 ans, et le centre gauche représenté par une coalition dont le chef est Benny Gantz, un ancien chef de corps d'armée. Au lendemain du vote, dans la matinée d'hier, aucun des deux camps avec leurs alliés respectifs n'avait réussi à obtenir les 61 sièges (sur les 120 que compte la Knesset) nécessaires pour avoir la majorité et donc constituer un gouvernement. Le Likoud ainsi que la coalition Bleu-Blanc auraient obtenu 32 sièges chacun. Avec 12 députés, la Liste arabe unifiée, représentant les partis des citoyens palestiniens ayant échappé à la campagne de purification ethnique en 1948, devenus par la suite des citoyens israéliens, est la troisième force politique au Parlement. Le chef de la Liste arabe unifiée, Ayman Odeh, a fait savoir, hier, que sa formation devrait recommander Benny Gantz pour la constitution du nouveau gouvernement, à condition que Netanyahu n'y figure pas. Israël Beitenou, un parti de droite dont le chef, Avigdor Lieberman, est en désaccord avec le Premier ministre Benyamin Netanyahu, a obtenu, quant à lui, 9 sièges. Selon les observateurs, il sera sûrement le véritable «faiseur de roi en Israël», car sans son accord, aucun des deux camps ne pourra constituer le nouveau gouvernement. Lieberman a déclaré, hier matin, être pour la formation d'un large gouvernement d'union nationale, libéral, qui comprendrait son parti, le Likoud et la coalition Bleu-Blanc. Mais pour faire partie de ce gouvernement d'union, il a exigé également le remplacement de Netanyahu et l'absence de partis religieux. Shas, un parti religieux qui s'allie habituellement avec la droite, a obtenu 9 sièges, Judaism unifié de la Torah 8, Yamina 7, l'union travailliste Gesher 6 et l'Union démocratique 5. Tous les observateurs pensent qu'avec les résultats de ces élections, Israël risque de vivre rapidement une nouvelle crise politique. Au mois d'avril, alors qu'aucun des deux camps n'avait réussi à obtenir la majorité au Parlement, ce dernier avait été dissous et les élections ont été reconduites au mardi 17 septembre. C'est ce qui risque de se produire cette fois encore. Netanyahu et Gantz au coude-à-coude Que pensent les Palestiniens de ce scrutin ? Ce sont «les deux faces d'une même pièce», a réagi le mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas, à l'éventualité du remplacement de Benyamin Netanyahu par Benny Gantz à la tête du gouvernement israélien. Pour le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), «les élections israéliennes viseraient à maintenir le statu quo ou à renforcer l'apartheid israélien». «Pour que la paix puisse prévaloir, le prochain gouvernement devra se rendre compte qu'il ne saurait y avoir de paix ni de sécurité sans la fin de l'occupation : la Palestine à côté d'Israël sur les frontières de 1967», a déclaré, hier, le responsable palestinien. Pendant toute la campagne électorale, les responsables palestiniens ont évité de parler publiquement de ces législatives afin de ne pas être accusés d'ingérence dans les affaire internes israéliennes. D'ailleurs, Houssein El Sheikh, ministre palestinien des Affaires civiles et membre du comité central du Fatah a déclaré hier : «Après la parution des premiers résultats des législatives israéliennes, nous affirmons notre position fixe : c'est une affaire israélienne interne.» «Nous cherchons un véritable partenaire pour la paix, qui puisse mettre un terme à l'occupation, qui croit en la solution à deux Etats et aux accords signés», a ajouté le ministre palestinien. En 10 ans de règne, Benyamin Netanyahu a tout fait pour saboter toute initiative de paix. Il a mis en œuvre une politique basée sur l'expansion coloniale et la judaïsation des terres palestiniennes occupées. Il est logique, effectivement, que le côté palestinien préfère qu'il soit remplacé, dans l'espoir de voir un changement en faveur de la renaissance du processus de paix et la réalisation de la solution à deux Etats, soutenue par la communauté internationale.