Selon le Soir d'Algérie, le marché du passeport biométrique a été bel et bien attribué à des entreprises françaises. L'Algérie aurait fait appel à des boîtes étrangères pour mettre en place le système biométrique. Selon une enquête diffusée, dimanche 30 mai, par le Soir d'Algérie, deux entreprises françaises y ont contribué. Il s'agit d'Oberthur Technologies, spécialisée dans le fiduciaire, et Keynectis, spécialisée dans le cryptage de données. La première aurait fourni, entre autres, « la couverture du passeport biométrique dans laquelle est incrustée la puce électronique contenant toutes les données de son détenteur », précise ce quotidien. La deuxième, quant à elle, a fourni en sa qualité de sous-traitant pour le compte d'Oberthur, l'infrastructure à clés publiques : un système complexe qui assure le cryptage et l'authentification des données électroniques. Il n'y a pas que cela. Ces deux boîtes et bien d'autres ont participé, d'une manière ou d'une autre, à la réalisation de ce système aussi complexe que sensible. Les révélations apportées par le Soir d'Algérie viennent contredire les affirmations de Mohamed Talbi, directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur, qui a exclu toute intervention étrangère dans le processus. « Certains détracteurs qui ne veulent pas de la modernisation de l'état civil ont dit que le ministère de l'Intérieur avait donné le marché du passeport biométrique à une société étrangère. C'est faux », avait-il déclaré en marge de la conférence des cadres des Douanes le 11 mai à Ghardaïa. Il avait même considéré que « ceux qui critiquent le travail du ministère de l'Intérieur sont ceux qui ont intérêt à ce que l'on continue à fonctionner avec les actuels documents facilement falsifiables ». Toutes nos tentatives de le joindre, hier, se sont avérées vaines. Si l'Algérie avait réellement fait appel à l'expertise étrangère dans un domaine aussi complexe que celui de la biométrie, pourquoi voudrait-on le cacher ?