L'organisation terroriste d'Al-Qaîda pour le Maghreb islamique (Aqmi) ne cesse de perdre ses chefs ces dernières années. Outre l'élimination de plusieurs émirs, des redditions ont été également signalées. La plus importante est celle qui a eu lieu le 25 mai écoulé à Tizi Ouzou. L'émir Abou El-Abbas, de son vrai nom AthmaneTouati désigné par Droukdel, officier de la zone centre qui englobe les wilayas de Tizi Ouzou, Bouira et Boumerdès s'est rendu à Souamaâ, daïra de Mekla. Selon des sources, juste après sa reddition à la garde communale de cette localité, il a été aussitôt conduit vers la capitale et aucune information n'a alors filtré quant à son identité ni à son rang au sein de l'organisation terroriste. Hier, un communiqué de l'APS a donné plus de précisions sur celui qui était le bras droit de Droukdel. Originaire de Bordj Ménaïel dans la wilaya de Boumerdès, il avait rejoint les maquis du GIA en 1993. Après avoir occupé plusieurs postes, il a fini par atteindre le sommet d'Al-Qaîda pour le Maghreb islamique en obtenant le poste de membre du conseil des notables au sein de la chefferie du Gspc/Aqmi et de chef de la commission des lois. Cette reddition s'ajoute à celle de Abdelhalim Grig Ahsin, autre terroriste très actif de la zone centre ayant rejoint le maquis en 1993, qui a eu lieu le même jour, et à celles de Ahmad Mansouri Ahmed, dit Abdeldjebbar, ex-émir de la phalange «El-Farouk», qui s'est rendu le 16 avril dernier et de Lounis Mokadem alias Abou Naâmane, ancien chef de la commission médicale de ladite organisation, qui s'est rendu le 18 avril dernier. Ces redditions démontrent le degré de déliquescence qui règne au sein de l'Aqmi qui s'est retranché en Kabylie ces 6 dernières années pour son relief et ses massifs difficiles d'accès et sa communication avec d'autres wilayas, notamment Boumerdès, Béjaïa et Bouira. Mais c‘était sans compter sur la détermination des forces de sécurité à éradiquer ce mal. Pour preuve, cette organisation terroriste ne parvient plus à organiser des attentats en Kabylie et ses actions se résumaient à des attaques contre des convois des forces de sécurité au moyen de bombes enfouies sous le sol et actionnées à distance. Ces attentats se sont souvent soldés par des échecs. Même le recours aux kidnappings qui permettait à Droukdel de renflouer les caisses de son organisation a connu un net recul, notamment depuis que la population locale a décidé ne plus fléchir devant la menace terroriste. Rappelons la merveilleuse mobilisation des habitants d'Iflissen et de Boghni. Le 25 mai écoulé, à l'occasion de la tenue de la session de l'APW, le wali de Tizi Ouzou, en réponse à une question sur la situation sécuritaire dans la région, a rappelé que la lutte antiterroriste a permis l'élimination de nombreux terroristes dans la région avant de déclarer que «le terrorisme a perdu la bataille sur le terrain, il se reconverti dans le banditisme et s'attaque à des personnes isolées (kidnapping, ndlr) pour constituer un butin de guerre».