Désormais, le renseignement est l'arme fatale de l'armée pour extirper les dernières racines du terrorisme. La reddition massive des émirs et anciens membres influents d'Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) continue. Pas moins de 81 émirs se sont rendus aux forces de sécurité depuis mars 2008, ont indiqué des sources sécuritaires. Ces derniers représentent une importance stratégique, estiment les observateurs. Ils constituent une mine d'informations capitales pour les services de l'armée. En ce sens, ils fournissent une base de données déterminante dans la lutte en cours. Ce n'est pas tant les kalachnikovs qui intéressent. L'Etat n'en manque pas. Par contre, ce sont les renseignements que ces anciens émirs fournissent aux militaires qui comptent le plus. Mieux, ils participent activement à l'extirpation des dernières racines du terrorisme. A ce niveau, leur apport est décisif. Ils connaissent, dans le plus petit détail, l'état actuel des groupes terroristes. Les maquis étant dégarnis, la lutte antiterroriste n'est plus à la mobilisation des bataillons complets de militaires, affirment les mêmes observateurs. Désormais, le renseignement est l'arme fatale de l'Armée nationale populaire (ANP) contre les derniers groupuscules terroristes. Par ailleurs, les anciens membres influents du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc) multiplient les appels à leurs anciens acolytes pour se rendre. Ainsi, vendredi dernier, Touati Othmane, alias Abou Al-Abbas, ancien mufti du Gspc, l'actuelle Aqmi, a appelé ses anciens acolytes à «revenir dans le droit chemin», lors d'une conférence de presse tenue à Alger. Or, cet appel intervient quelques semaines après la reddition de l'ex-juge du Gspc. D'autres, convaincus, prédisent une mort toute proche de la bête immonde. Poussés dans leurs derniers retranchements, les terroristes tentent de refaire surface. En témoignent les actes signalés ces derniers jours. Pas plus loin qu'hier, un véritable carnage a été évité à Yakouren, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Deux bombes artisanales ont été désamorcées. Des sources sécuritaires ont indiqué que ces bombes allaient être actionnées au passage des forces de sécurité. Les deux engins explosifs ont été désamorcés à temps par les artificiers de l'ANP. Les militaires ont fermé pour un moment la Nationale 12 qui traverse la forêt de Yakouren au niveau de la Fontaine fraîche. Ensuite, ils ont fait exploser les deux bombes artisanales. Le choix du lieu d'emplacement des explosifs a attiré l'attention des observateurs au fait du dossier sécuritaire. En effet, les engins de la mort ont été découverts au bord d'une voie empruntée souvent par les patrouilles militaires. Lesquelles patrouilles passent au peigne fin les maquis des environs, en traquant les groupes terroristes. Plusieurs bombes ont explosé au passage des militaires en mission de ratissage dans cette région. Ces engins ont fait des victimes parmi les membres des services de sécurité et... les civiles. En mai dernier, une femme avait marché sur un engin explosif. Elle est amputée d'une jambe. Pour les spécialistes, la bête immonde est blessée. Les coups de boutoir des différents services de sécurité l'ont fait reculer dans ses derniers retranchements. Pour refaire surface, les groupes armés «tirent sur tout ce qui bouge». Policiers, militaires, gendarmes et civils sont dans le collimateur de l'hydre terroriste. «Les loups qui habitent la nuit» ont tué 29 personnes durant ces 20 derniers jours. Mercredi dernier, la bête immonde a fait 21 victimes dont huit morts et 13 blessés. Deux wilayas ont été le théâtre de ces attentats. Il s'agit de Tizi Ouzou et de Khenchela. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, la commune de Tadmaït a été la cible d'un attentat à la bombe. Selon des sources sécuritaires, cet attentat visait une patrouille militaire. Pour commettre leur forfait, les terroristes auraient actionné quatre bombes simultanément. Bilan: 4 militaires tués et 9 grièvement blessés. Dans la même journée, un autre attentat à la bombe a été commis à El Djellid, dans la wilaya de Khenchela. Il a coûté la vie à quatre personnes dont deux gardes communaux. Ces derniers se trouvaient au bord d'un véhicule tout-terrain, ont indiqué des sources dignes de foi. Les analystes sont formels: l'étau se resserre sur les groupes inféodés à l'Aqmi.En désespoir de cause. Mais les services de sécurité ne lâchent pas prise et l'Armée nationale populaire (ANP) multiplie les offensives pour détruire les dernières poches du terrorisme. La semaine semaine, deux terroristes ont été abattus dans les massifs du Dahra, dans la wilaya de Aïn Defla. Les violents accrochages qui ont eu lieu ont fait 4 blessés parmi les militaires. Le chef d'Etat-major, Gaïd Salah l'avait annoncé il y a de cela trois semaines: tous les moyens seront mis pour éradiquer le terrorisme avant la fin de l'année en cours.