Cette action de grève est appuyée par une marche, dont le rendez-vous est fixé à l'esplanade de la maison de la Culture Taos Amrouche, à 10h, avant de s'ébranler vers la cour de justice. La wilaya de Béjaïa devrait connaître aujourd'hui une grève générale, qui paralysera plusieurs secteurs d'activité, notamment l'administration publique et communale, l'université, l'éducation et la formation professionnelle, pour exiger la libération des détenus du mouvement, la levée des restrictions sur les libertés démocratiques et exprimer le rejet des élections du 12 décembre. Cette action est appuyée par une marche, dont le rendez-vous est fixé à l'esplanade de la maison de la Culture Taos Amrouche, à 10h, avant de s'ébranler vers la cour de justice. Le choix de la grève répond à l'impératif de maintenir la pression sur le pouvoir et la remobilisation à travers d'autres modes d'action. «La situation est assez préoccupante et exige une riposte à la hauteur du défi. Il est désormais clair que les marches hebdomadaires ne suffisent pas à imposer le rapport de force nécessaire pour en finir avec le système», constatent les organisateurs. A ce propos, ils appellent «toutes les organisations politiques, syndicales, professionnelles et associatives et tous les citoyens qui aspirent au changement à œuvrer pour la réussite de cette journée». Les initiateurs ont cependant demandé à ce que certains commerces et services fonctionnent normalement pour ne pas pénaliser les citoyens, en l'occurrence les transports publics, le secteur de la santé et les pharmacies, les boulangeries et les cafés. Cette grève générale, à laquelle ont appelé des partis politiques, des syndicats autonomes, des comités et le mouvement associatif regroupés dans le cadre de la convention de Béjaïa qui se reconnaît dans les Forces de l'alternative démocratique, coïncide ce mardi avec la marche de la communauté universitaire. Celle-ci invite la communauté universitaire et l'ensemble de la population à participer massivement à cette marche populaire prévue et à adhérer à la grève générale. L'idée de la grève générale a germé d'abord dans la rue, ce qui, de l'avis des organisateurs, a toutes les chances de susciter l'adhésion de la population. A Béjaïa, au fil des vendredis, l'appel à la grève générale a été scandé par des militants de gauche avant que l'idée ne soit adoptée par une large partie des carrés composant les manifestations du vendredi. La convention de Béjaïa n'a fait donc que se mettre au diapason avec la rue et offrir un cadre organisé à cette action et éviter de sombrer dans l'anarchie qui a caractérisé les premières grèves aux appels mystérieux des mois de février et mars. Aujourd'hui, les initiateurs sont identifiés. Ce sont 13 organisations qui ont lancé un appel à la grève assumé et réfléchi. Il s'agit des formations politiques : le Parti des travailleurs (PT), le Parti socialiste des travailleurs (PST), les syndicats autonomes de l'éducation, à savoir la section locale du Conseil des lycées d'Algérie, le Satef de Boualem Amoura et le Snapap qui renferme des adhérents dans l'administration publique. Se sont joints à ces organisations, le Collectif enseignants/ATS de l'université de Béjaïa ainsi que d'autres comités et organisations associatives, à l'image d'Avo88, du Comité de soutien aux travailleurs, de la Laddh, du RAJ, de l'UGCA et du Groupe Algérie algérienne (GAA). L'impact recherché par cette première grève est de créer l'émulation dans les autres régions avant d'aller vers une action nationale. L'encadrement de la manifestation est le maître mot contre les réticences exprimées à l'égard de ce moyen de lutte, afin qu'il n'échappe pas au contrôle. Le plan d'action qui a été dégagé lors de la réunion du 24 août dernier prône d'ailleurs l'élargissement des débats et l'engagement d'un «travail pédagogique envers les autres régions du pays afin d'échanger avec elles les différentes expériences et proposer un programme d'action de la Convention de Vgayet», tout en recommandant dans sa démarche d'œuvrer pour une grève générale locale qui doit déteindre sur le territoire national. Car les organisateurs sont convaincus du fait que le pouvoir cherche à sauver le système à travers son projet d'élection présidentielle. Les initiateurs de la Convention de Béjaïa réaffirment «qu'aucun changement véritable n'est possible sans le départ inconditionnel du système et de ses suppôts». Et d'ajouter : «La rupture avec ce système passe par une période de transition qui permettra au peuple de jeter les bases d'une nouvelle République.» En proclamant des élections pour le 12 décembre prochain, «le pouvoir revient à la charge dans une démarche qui s'apparente à une provocation, malgré le rejet populaire, quasi référendaire de l'élection présidentielle à laquelle le peuple oppose une période de transition véritablement démocratique».