La 31e marche estudiantine, en vue d'instaurer un Etat de droit en Algérie, s'est ébranlée, hier à Oran, de la place du 1er Novembre jusqu'au siège de la wilaya, en passant par les boulevards et les rues du centre-ville. S'ils n'étaient pas en grand nombre – à peine quelques centaines –, les manifestants ne semblaient pas s'en émouvoir outre mesure. De l'avis de beaucoup, en attendant le mois d'octobre, qui verra la rentrée universitaire effective, à Oran on mise davantage sur la mobilisation du vendredi que celle du mardi. La preuve : la semaine dernière a vu une maigre mobilisation le mardi, tandis que le vendredi qui a suivi a connu une marche spectaculaire. Comme à l'accoutumée, les manifestants, constitués d'un noyau d'étudiants épaulés par des citoyennes et des citoyens de tous les horizons, ont entonné des slogans très virulents à l'encontre de ceux qui tiennent actuellement les rênes du pouvoir. «Echaab ma rahch habess, tedouna gaa lel habss !» (Le peuple n'a pas l'intention de s'arrêter, quitte à ce que vous nous emmeniez tous en prison), «Dawla madania, machi askaria !» (Etat civil et non militaire). Deux hirakistes étaient postés à l'arrière de la procession, sans scander de slogan, se contentant de marcher en silence en jetant des regards dans tous les coins. Quand nous nous sommes approchés d'eux, ils nous ont expliqué qu'ils s'ingéniaient à extirper de la marche d'éventuels pickpockets qui, tirant profit du nombre amoindri des manifestants, seraient tentés de les dérober, genre «pas vu, pas pris». Notons enfin que le rassemblement à la place du 1er Novembre qui a précédé la marche a été marqué par une minute de silence à la mémoire des victimes (nouveau-nés) de l'incendie de l'hôpital à El Oued.