La 28e marche des Béjaouis, qui clôture la saison estivale, a été une réussite totale. Ils continuent à être des milliers à sortir et à occuper la rue. Et les slogans sur lesquels avaient beaucoup insisté les manifestants, des jeunes, des moins jeunes, des femmes et des enfants mais aussi des personnes à mobilité réduite, sont résumés dans cette sentence : "Ya h'na, ya n'touma ; Ya h'na, ya n'touma. Maranach habsine. Koul el-djemâa khardjine" (Ou c'est vous, ou c'est nous. On ne s'arrêtera pas. Tous les vendredis, on sortira). Les manifestants ont fait de ce slogan un leitmotiv qui se veut une réponse au chef d'état-major de l'anp, Ahmed Gaïd Salah, qui refuse la transition réclamée par la rue. Les manifestants, qui ont entamé leur marche depuis l'esplanade de la maison de la culture Taous-Amrouche, ont commencé à scander : "Esmaâ ya el-Gaïd, machi âaskaria. Esmaâ Ya el-Gaïd, dawla madania" (Ecoutez bien Gaïd Salah, Etat civil, non militaire), "Les généraux à la poubelle, El-Djazaïr t'hab el-Istiqlal" (Les généraux à la poubelle. Indépendance de l'Algérie). Bien qu'organisés en carrés distincts, les slogans des manifestants se recoupaient autour des mêmes mots d'ordre : "El-Djeïch dyalna, el-Gaïd khan'na" (L'armée est la nôtre, Gaïd Salah nous a trahis), "Echaâb, la yourid houkm el-âaskar" (Le peuple ne veut pas d'un régime militaire), "Dawla madania, machi âaskaria" (Etat civil et non militaire), "Goulou lil'Gaïd, dawla madania, machi âaskaria" (Dites à Gaïd que nous voulons un Etat civil et non militaire). Autre cible des manifestants : le panel de Karim Younès. Tout au long de leur itinéraire, le chef de file du panel a été dénoncé. "Ya lil âar, ya lil âar, el îssaba tekoud fi l'hiwar" (Honte à vous, la bande maffieuse veut mener le dialogue), "La hiwar, la chiwar" (Ni dialogue ni consultations), "Echaâb yennad atruhem, atruhem, atruhem" (Le peuple a décidé que vous partirez, vous partirez, vous partirez), "Goulna tetnehaw gaâ" (On a dit : vous dégagerez tous), "Allez, allez, assuggas ayi nennad ulac l'vot" (Allez, allez, cette année, nous avons dit qu'il n'y aura pas de vote), en guise de réponse à ceux qui continuent d'insister sur l'organisation, dans les plus brefs délais, de la présidentielle. Avant de scander, pour être plus explicites : "Nous avons dit que cette année, il n'y aura pas de vote" ou d'élection. Le dernier carré de la procession a été formé, comme d'habitude, et ce, depuis la 2e marche, par les architectes engagés. À signaler la présence du militant politique, Djamel Zenati, qui n'a quasiment raté aucune marche, y compris celle de la communauté universitaire, et du peintre professionnel établi en Belgique, Hamsi Boubekeur.