En dépit de la forte chaleur, le mouvement populaire s'est poursuivi, hier à Sidi Bel-Abbès, en ce 26e vendredi de mobilisation, lors duquel des dizaines de manifestants ont, une fois encore, réinvesti la rue, pour réaffirmer leur rejet du panel de dialogue conduit par Karim Younès en scandant "Le dialogue à la poubelle", "Ni recul, ni dialogue, ni confiance avec les esclaves de Bouteflika" et "Karim Younès, tu es avec eux et tu les rejoindras à El-Harrach". Sans dévier du caractère pacifique du mouvement, les manifestants ont, dans une ambiance festive, entonné les habituels "Silmiya silmiya", "Klitou lablad ya sarakine" et "Dawla madania machi âaskaria". Ils ont insisté sur la libération des détenus politiques et d'opinion en scandant les slogans : "Libérez Lakhdar Bouregâa et les détenus d'opinion" et "Libérez les prisonniers et l'Algérie". Des manifestants abordés à la place du 1er-Novembre 1954, un lieu de rassemblement des hirakistes depuis le 22 février, ont été unanimes pour dire : "Nous sommes décidés et nous ne ferons pas marche arrière, car la réussite de cette mobilisation nous mènera vers la victoire et le changement du système tant espéré par tout le peuple. Donc, c'est pour cela que nous demeurons intransigeants sur toutes les initiatives qui ne répondent pas aux aspiration des Algériens." Tout le long de la marche qui a emprunté les ruelles du centre-ville, les marcheurs ont appelé au départ des symboles de la fraude. "Bensalah, gouvernement dégagez", "Système ton ère est révolue et tu n'as que les lécheurs avec qui dialoguer", "Système tu te trompes, le peuple n'est pas dupe" et "Gouvernement de voleurs mais la justice est là et votre fin est claire", ou encore "Non à l'oppression des libertés". D'autres slogans percutants ont été inscrits sur les pancartes brandies au milieu des dizaines de drapeaux, tels "Article 7, le peuple est la source de toute autorité", "La souveraineté nationale appartient au peuple", "Article 8, le pouvoir fondateur appartient au peuple seul", "Les éléments de l'ANP sont nos frères et les gangs sont nos ennemis" et "Lors de la célébration de la Journée du moudjahid, des moudjahidine sont en prison".