Trois jours après les manifestations mondiales de la jeunesse pour le climat, une soixantaine de dirigeants mondiaux ont été conviés, lundi dernier, à New York, par le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, au sommet Action Climat, consacré à l'urgence climatique. Objectif : appuyer les efforts pour mettre en œuvre l'Accord de Paris et renforcer l'action en faveur du climat, notamment des gouvernements, de la finance, du milieu des affaires et de la société civile. «Ma génération a manqué à son devoir de protéger notre planète, nous sommes à l'origine de cette crise climatique, nous devons y apporter une solution», s'est d'abord désolé Antonio Guterres. Tout en assurant que l'Accord de Paris sur le climat n'avait pas encore échoué, il a néanmoins exigé de maintenir la pression afin d'éviter la catastrophe climatique. «Je voudrais voir toute la société accroître la pression sur les gouvernements pour qu'ils comprennent qu'ils doivent aller plus vite, car nous sommes en train de perdre la course», a-t-il déclaré. «Je veux qu'on me dise comment nous allons mettre fin à l'augmentation des émissions d'ici 2020 et à réduire les émissions de façon drastique pour atteindre la valeur nette de zéro émission d'ici le milieu du siècle», a-t-il ajouté. Les chefs d'Etat du monde entier ont donc été appelés à supprimer progressivement les subventions aux énergies fossiles, à taxer le carbone ou à refuser de financer les centrales à charbon après 2020. Lors de ce sommet, c'est la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Fatma Zohra Zerouati, qui a représenté l'Algérie. Celle-ci devait présenter le premier Plan national climat (PNC) pour la période 2020-2030. Basé sur 155 actions, le PNC comporte 76 projets de propositions pour l'élimination des gaz à effet de serre, 63 pour l'adaptation aux changements climatiques et 16 autres pour le renforcement des capacités nationales et la consolidation de la gouvernance. Cet outil serait, selon un communiqué des services du Premier ministère, pratique pour appliquer la politique nationale de lutte contre les effets négatifs des changements climatiques sur plusieurs domaines vitaux qui se manifestent, souvent, par des variations climatiques brusques, la diminution du niveau de la production agricole, la baisse du niveau de l'eau et la dégradation de sa qualité, la hausse de la demande sur l'énergie et le déclin de la biodiversité, outre une hausse des températures et des incendies de forêt aux graves conséquences sur la santé, voire sur la vie des citoyens. Ce plan est-il réellement effectif ? Pour le docteur Fares Kessasra, maître de conférences, directeur de recherche à l'université de Jijel et consultant auprès de l'Unesco à Paris, tout plan est réalisable «sauf si des personnes incompétentes viendraient superviser le plan. On s'attendra alors à l'inverse des résultats escomptés». Ce dernier assure tout de même que devant l'homme, le PNC n'est qu'une coquille vide.