La sensibilisation de la population, l'abattage des animaux errants et la vaccination des animaux domestiques sont préconisés par les praticiens de la santé. Au total, 4081 morsures par des animaux ont été enregistré au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou entre janvier et juillet de l'année en cours, avons-nous appris auprès du service prévention de la direction locale de la santé et de la population (DSP). Ces cas, relevés chez des personnes de tous âges à travers les 67 communes de la wilaya ont reçu à temps le traitement médical nécessaire dans ce genre de situation, évitant ainsi l'exposition au risque rabique. «Ce sont généralement des morsures provoquées par des chats et des chiens. Tous les patients évacués aux structures sanitaires ont été pris en charge et vaccinés. Fort heureusement, aucun cas de rage n'a été diagnostiqué cette année», nous a déclaré Idir Oulamara, biologiste au service prévention de la DSP. Selon ce praticien de la santé publique, la meilleure prévention contre cette maladie infectieuse d'origine virale pouvant provoquer la mort de la personne mordue une fois que les signes cliniques apparaissent demeure la vaccination des animaux domestiques. Il plaide aussi pour la sensibilisation de la population et l'abattage de chiens errants. «Les gens qui adoptent un animal de compagnie doivent penser à le vacciner. Les collectivités locales, la direction de l'agriculture dont relèvent les services vétérinaires et celle de l'environnement doivent s'impliquer elles aussi pour lutter contre la prolifération des chats et chiens errants. Le léchage d'une plaie, une morsure ou une simple griffure peuvent provoquer la rage chez la personne en contact avec l'animal», ajoute M. Oulamara, qui insiste sur la nécessité de sensibiliser la population sur la prévention contre le risque rabique. En cas de morsure, notre interlocuteur suggère l'acheminement de la tête de l'animal errant abattu aux laboratoires vétérinaires pour examen et voir s'il y a risque de contamination de la personne mordue. «Le reste du corps de la bête mise hors d'état de nuire doit être incinéré ou enfoui sous terre convenablement entre deux lits de chaux», poursuit-il. Ce cadre de la santé estime que les 4081 cas de morsures relevées durant les sept de mois de l'année 2019 est ‘‘un chiffre effarant''». Il a souligné que le meilleur remède est la vaccination, car elle permet de prévenir l'apparition de la rage, et par ricochet, éviter le décès de la victime, toutefois celle-ci doit être pratiquée juste après la morsure ou une griffure par un animal susceptible d'être enragé. La vaccination contre la rage des chats, chiens et autres animaux domestiques assure une protection directe de l'homme, insiste Idir Oulamara. «Une personne mordue vaccinée contre la rage nous revient à 16 000 DA. Une cagnotte conséquente pour le Trésor public, qui peut être utilisée pour l'amélioration des prestations sanitaires dans nos hôpitaux. L'éradication de la rage exige une coordination multisectorielle entre les collectivités locales, les ministères de la Santé, de l'Agriculture, de l'Environnement, de l'Education nationale, des Affaires religieuses ainsi que la société civile et les médias», relève ce biologiste. Notons que le dernier cas de décès par la rage enregistré dans la wilaya de Tizi Ouzou remonte à octobre 2016. Il s'agit d'un enfant de trois ans hospitalisé au service des maladies infectieuses à un stade avancé de la maladie, un mois après avoir été mordu par un chien. En 2013, trois autres personnes sont mortes de cette maladie au chef-lieu de wilaya et à Azazga, suite à des morsures de chiens errants.