Hier matin, le mouvement de révolte de plusieurs contractuels du dispositif d'appui à l'insertion professionnelle (DAIP) a failli embraser la wilaya de Annaba. Le non-renouvellement de leur contrat de travail par les employeurs des administrations et entreprises publiques est, en effet, à l'origine des attroupements de protestation provoqués par plus d'un millier de ces jeunes inscrits au dispositif. Ils ont carrément assiégé l'entrée principale du siège de la wilaya, exigeant l'intervention personnelle du chef de l'exécutif pour leur permettre d'être reconduits dans leur poste de travail. Le recours, une nouvelle fois, à la contestation est pour eux le seul moyen d'exprimer leur ras-le-bol, vu la complexité et la lenteur des procédures à suivre que leur impose la direction de l'emploi pour leur permettre de bénéficier de la reconduction de leur contrat. Ils estiment s'être retrouvés otages d'une bureaucratie étouffante. C'est du moins ce que laisse entendre le représentant des manifestants. « D'un côté, les P/APC et les premiers responsables des entreprises publiques nous évitent tels des pestiférés lorsqu'il s'agit de signer les formulaires, c'est-à-dire le visa au renouvellement de nos dossiers pour pouvoir être reconduits dans nos postes de travail. De l'autre côté, la direction de l'emploi ainsi que les agences de placement de main-d'œuvre nous font endosser le retard, prétextant l'expiration des délais réglementaires », s'indigne-t-il. Cernés de partout, les jeunes protestataires, tous des universitaires, se sont alors retrouvés nez à nez avec les forces de l'ordre appuyées par des éléments de la brigade antiémeute. Ces derniers ont notamment été surtout déployés à travers les points jugés chauds et non loin du siège de la wilaya. Des affrontements n'ont, malheureusement, pas pu être évités lorsque les policiers ont tenté de les disperser. Il en a résulté une véritable bataille rangée : 10 personnes blessées dont 3 parmi les forces de l'ordre en plus de l'interpellation de pas moins de 13 manifestants. Evacuées vers les urgences de l'hôpital Ibn Rochd, les blessés ont pu regagner leur foyer, ont indiqué des sources des services de la Protection civile.