Nul besoin de se déplacer au niveau de certains musées étrangers pour découvrir les œuvres majeures du peintre florentin Leonard de Vinci. En effet, il suffit de se rendre, jusqu'au 18 octobre prochain, au palais de la Culture Moufdi Zakaria de Kouba, à Alger, pour admirer dix-sept œuvres numériques grandeur nature, signées par l'artiste Leonard de Vinci. Ainsi, à l'occasion du 500e anniversaire de la disparition de ce peintre de la Renaissance ayant révolutionné son siècle, l'ambassade d'Italie en Algérie, en collaboration avec le palais de la Culture Moufdi Zakaria de Kouba, convie les intéressés à découvrir une imposante exposition intitulée «Léonardo Opera Omnia». C'est devant une assistance nombreuse que le vernissage de cette exposition a eu lieu, jeudi dernier en début de soirée, au palais de la Culture de Kouba, à Alger. Entre émerveillement et admiration à la fois, les convives ont pu scruter des œuvres parlantes, où le détail rime avec la précision et la couleur avec la lumière. «Léonardo Opera Omnia» a été montée par Antonio Paolucci – considéré comme l'un des plus grands experts en matière d'art au niveau international et ancien directeur du musée du Vatican. Comme le rappelle si bien Son Excellence l'ambassadeur d'Italie en Algérie, Pasquale Ferrara, «Leonardo n'appartient pas uniquement à la culture italienne ou même européenne, c'est un homme universel, je dirais même l'homme universel, très ouvert et curieux de l'étonnante beauté et diversité du monde. Il a pris beaucoup d'inspirations, par exemple, des textes d'écrivains et de savants arabes. Mais je voudrais souligner surtout l'amour et le respect qu'il portait pour la nature. Un respect qui l'amenait à dire que l'œuvre de la nature est bien plus difficile à comprendre que le livre d'un poète». Et d'ajouter : «La genèse de cette exposition est née d'une réflexion sur le thème de l'usufruit des chefs-d'œuvre des grands maîtres, l'utilisation de copies numériques, de la même dimension que les originaux, et cela permet à un public plus large d'entrer en contact avec des œuvres d'art qui, étant difficilement transportables, ne seraient autrement accessibles que sous un format réduit de qualité médiocre. La technique innovante de RAI COM permet en revanche aux chercheurs et aux amateurs d'art du monde entier de pouvoir admirer de près et dans un même endroit le brillant génie pictural de cet artiste hors pair.» Notre interlocuteur précise également que tout visiteur peut non seulement se rapprocher de l'œuvre, mais aussi la toucher. Le commissaire de cette impressionnante exposition digitale, Lucas Gismondi, indique pour sa part que l'exposition en question a été produite par la RAI COM. Cette dernière fait partie d'un programme de promotion internationale de l'art et de l'éducation soutenue par le ministère italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. «Le but de cette exposition, dit-il, est de montrer au public le cycle et la vie d'un artiste au parcours complet. Nous avons utilisé des techniques sophistiquées et analogiques pour ces copies pour ressembler le plus possible aux œuvres originales». Parmi les imposantes œuvres exposées, on retrouve la majestueuse «Joconde», ou le portrait de Mona Lisa, réalisé entre 1503 et 1506, ou entre 1513 et 1516, dévoilant un portrait mi-corps, probablement selon certains experts celui de Florentine Lisa Gherardini, épouse de Francesco delGiocondo. «Saint Jean-Baptiste» est un autre tableau de Léonard de Vinci que l'on retrouve au niveau du musée du Louvre, à Paris. Il est peint sur une planche de noyer. Sa date de réalisation oscille entre 1513 et 1516. Selon une source, ce tableau pourrait être la résultante d'une commande de Léon X, pape florentin. «L'Annonciation» est un autre tableau de Léonard de Vinci, exposé à la Galerie des offices de Florence. Ce tableau a été réalisé au tout début de la carrière de l'artiste. Il met en scène l'Ange Gabriel saluant la Vierge Marie et l'interrompant dans sa lecture de la Bible, pour lui annoncer qu'elle est destinée à donner naissance. L'œuvre, qui interpelle plus d'un, est sans conteste celle intitulée «La Cène». Une fresque murale gigantesque à la détrempe de 460 × 880 cm, réalisée de 1495 à 1498 pour le réfectoire du couvent dominicain de Santa Maria delle Grazie, à Milan. Il est à noter qu'après cette escale à Alger, l'exposition itinérante «Leonardo Opera Omnia» sera reconduite à Kampala, à Cuba et à Lyon.