Condamnés en première instance à des peines allant d'une à deux années de prison ferme, onze élus de l'Assemblée populaire communale du chef-lieu de wilaya de Tiaret viennent d'être suspendus par mesure conservatoire par le chef de l'exécutif local. Décisions de suspension non encore notifiées jusqu'à hier midi. Selon des sources responsables, directement en charge de l'application de cette mesure, « les rênes de l'APC de Tiaret vont être confiés à un administrateur voire directement au chef de daïra de cette circonscription électorale ». Selon certaines indiscrétions, la décision de suspension aurait été dictée par la tutelle, c'est-à-dire le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Jusque là l'interprétation en pareille situation d'un des articles du code communal concernant la suspension d'élus condamnés restait du ressort du wali et de l'appréciation qu'il en ferait. A vrai dire, le sort de cette assemblée à majorité RND était scellé depuis que le tribunal de Theniet El Had avait prononcé en première instance, le 13 Avril dernier, de lourdes condamnations à l'encontre de 15 des 23 élus dont l'ex et actuel maire. Quatre autres élus croupissent en prison depuis le 25 janvier 2010. L'affaire induite par la visite annulée du président de la République a trait à la « conclusion de contrats contraires au code des marchés publics, dilapidation de biens publics, faux et usage de faux » et a valu des condamnations à l'endroit de l'ex-chef de daïra, deux subdivisionnaires et des entrepreneurs. Le procès en appel est attendu ces jours-ci devant la cour de justice de Tiaret.