Comme une fatalité, à peine installés, les élus locaux font parler d'eux dans des affaires de détournement, de faux et même de pugilat. Les électeurs découvriront vite l'autre face cachée de leurs édiles, celle qui n'est citée dans aucun programme électoral, juste dans les mœurs d'une génération qui confond politique locale et affairisme. À Oum El Bouaghi, à l'instar de la majorité des wilayas du pays, la trahison par les élus de leur serment tenu devant leurs électeurs n'est pas une exception. À peine deux ans et demi de leur mandat entamés, que de nombreux élus, notamment des présidents d'Assemblée populaire communale ont fait ou font l'objet de poursuites judiciaires. Une situation qui perturbe la gestion des affaires des administrés et contraint ainsi les pouvoirs publics à les remplacer en vertu de l'article 32 relatif à l'incompatibilité de la condamnation judiciaire avec la fonction élective. Ainsi, le président de l'APC de Bir Chouhada, à l'extrême ouest de la wilaya, a fait l'objet d'une condamnation par la justice à 2 ans de prison ferme assortie d'une amende pour passation de marchés non conformes au code des marchés. Toujours dans la même région, le vice-président de l'APC de Souk Naâmane a été suspendu de ses fonctions après avoir été mis sous contrôle judiciaire pour les chefs d'accusation de détournement de deniers publics, faux et usage de faux. À Aïn Kercha, 40 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya, le P/APC a été condamné à une année de prison ferme. Deux élus de la même Assemblée sont poursuivis en justice pour une rixe. Ils ont été suspendus par la wilaya toujours en vertu de l'article 32 du code communal. Par ailleurs, le président de l'APC de Blala dans la daïra de Meskiana a été condamné à une amende par la justice pour insultes, alors que les P/APC de Ksar Sbahi et de Dhalaâ ont été traînés devant les tribunaux par leurs vice-présidents. Le P/APC de Ksar Sbihi a été acquitté. Enfin, des sources concordantes font part de l'ouverture d'une enquête par le parquet de Aïn M'lila sur la passation de marchés douteux au niveau de l'APC de Aïn Babouche, 9 km au nord-est du chef-lieu de wilaya. Avec tous ces scandales, l'Etat, à travers son démembrement local qu'est l'APC, perd en crédibilité. La politique, elle, perd de son attrait auprès des gens honnêtes, ouvrant la voie aux aventuristes. Heureusement qu'il existe encore des élus au-dessus de tout soupçon.