Quelque 200 participants, entre éleveurs, chercheurs et responsables, se sont regroupés dans le cadre d'un séminaire pour débattre et proposer une stratégie à même de permettre de meilleurs horizons pour la filière caprine. L'élevage caprin dans notre pays a été au centre d'un séminaire scientifique organisé jeudi dernier, pour sa deuxième édition, au campus d'Aboudaou, par le laboratoire de recherche en management et techniques quantitatives (RMTQ) et la subdivision de l'agriculture d'Amizour. Des professionnels du domaine et des responsables du secteur se sont rencontrés pour discuter de la meilleure stratégie à proposer pour développer cette filière agricole qui ne prend pas son envol. Selon les organisateurs, «le mot qui caractérise au mieux l'élevage caprin est diversité avec la présence de petite, moyenne et grande exploitation à vocations différentes». L'élevage des chèvres, souvent jumelé à l'élevage ovin, n'est pas une activité déployée à grande échelle, comparé à la filière ovine, bien que les produits qui en dérivent soient plutôt prisés, mais rares, concernant notamment le fromage. Les qualités nutritionnelles du lait de chèvre, proche du lait maternel, sont peu connues du large public, habitué à la consommation du lait de vache, le plus disponible sur le marché national. En Kabylie, comme ailleurs dans le pays, la production du lait de chèvre couvre, dans beaucoup de cas, à peine les besoins de la famille, sinon l'excédent alimente un tant soit peu les besoins des autres foyers demandeurs et surtout chanceux d'en trouver. La demande pour ce lait existe en Kabylie, mais en trouver sur les étals des commerces est chose rare, sinon impossible. Pour la réduction de la lourde facture d'importation de la poudre de lait, l'Etat a misé sur le développement de la filière bovine et ferme toujours l'œil sur la vente concomitante qui dure depuis quelques années et qui impose aux consommateurs les sachets de lait 100% vache. La filière caprine, qui donne un lait cru plus riche en vitamines et en minéraux que le lait de vache, se résume surtout en des chèvreries familiales limitées en taille dans plusieurs zones, mais en premier lieu dans les régions steppiques. Il faut dire que la chèvre est concurrencée par le mouton, même si le cheptel caprin se situe, selon des études, à quelque 4,5 millions de têtes. Les travaux du séminaire de jeudi, qui a regroupé quelque 200 participants, entre éleveurs, chercheurs et responsables, ont été conduits selon l'axe principal de l'état des lieux de la filière et ses perspectives. L'on s'est intéressé, entre autres points, à l'aspect économique de la filière, aux dispositifs d'accompagnement possibles pour les éleveurs, à la conduite d'un élevage de chèvres et à l'amélioration génétique du cheptel, ainsi qu'aux différentes formes d'organisation des éleveurs, dont celle non moins utile des coopératives. Le séminaire a été inauguré avec une communication sur «les performances technico-économiques» de ces élevages dans la région de Tizi Ouzou, où, certaines études, notent que 80% des exploitations sont en zones montagneuses. Le cas de la région d'Amizour a été aussi au programme comme exemple d'un élevage caprin en zone montagneuse, qui gagnerait à être encouragé. Les objectifs fixés pour cette deuxième édition du séminaire agricole rejoingnent ceux de la politique nationale pour le développement de la filière caprine qui devra bénéficier d'un Salon de la chèvre projeté à court terme.