La chèvre autochtone peuple les massifs montagneux de la Kabylie et de l'Aurès La wilaya compte un effectif de 39.470 têtes dont 19.076 chèvres, constitué de la race locale appelée «la chèvre Kabyle». De nombreux spécialistes et des éleveurs de caprins de plusieurs wilayas qui ont une tradition dans cette filière, convergeront en juillet prochain à Tizi Ouzou pour aborder la question de l'élevage caprin dans le pays. Selon le directeur local des services agricoles (DSA), Laib Makhlouf, cette journée se déroulera au début du mois de juillet prochain dans la wilaya de Tizi Ouzou. Elle a élu domicile au niveau du Cfpa de Tigzirt (à une quarantaine éd kilomètres au nord de Tizi Ouzou), selon le même responsable. Il y a également au programme de cette journée initiée par la DSA de Tizi Ouzou, en collaboration avec ses partenaires, une exposition et des communications sur le développement de la filière de l'élevage caprin. Des communications seront animées par des cadres de la DSA de Tizi Ouzou, des spécialistes de l'Institut technique des élevages (Itelv), et des universités de Tizi Ouzou, Béjaïa, et Blida, entre autres, a indiqué Laib. Ce même responsable a fait savoir que des éleveurs de caprins des wilayas de Tizi-Ouzou, Bouira, Béjaïa, Sétif, Ghardaïa, Jijel et Boumerdès prendront part à cette rencontre. qui verra également la participation de certains organismes dont les établissements de formation agricole (Itmas, Itelv, Inraa), le Centre national pour l'insémination artificielle et l'amélioration génétique (Cniaag), des organismes financiers et assureurs (Badr, Crma) et la Conservation des forêts. La rencontre sera un moment d'échange d'expériences et pour définir les méthodes d'amélioration et de modernisation de cette activité. En Kabylie en général et dans la wilaya de Tizi Ouzou en particulier, il y a une tradition de l'élevage caprin. On définit d'ailleurs la chèvre kabyle comme étant «une chèvre autochtone qui peuple les massifs montagneux de la Kabylie et de l'Aurès». «Elle est robuste et massive, de petite taille, de couleur noirâtre ou blanchâtre avec de longs poils, c'est une mauvaise laitière qui est appréciée pour sa viande». «L'objectif de cette journée est de définir les opportunités de développement de l'élevage caprin au niveau national et dans la wilaya de Tizi Ouzou notamment, qui est une zone de montagne disposant de fourrages d'appoint et qui se prête à cette activité.», a indiqué le directeur local des services agricoles (DSA) soulignant que «nous avons à Tizi Ouzou une tradition d'élevage caprin que nous ambitionnons de fructifier et de rentabiliser, en modernisant ces élevages qui n'exigent pas de gros investissements». Le même responsable a ajouté que «la stratégie de développement de la filière caprine vise à rattraper le retard en matière de production de lait de chèvre et dérivés et de viandes rouges en mettant sur le marché un produit de qualité». En outre la viande caprine «jouit d'une image positive auprès du consommateur qui la considère comme étant une viande diététique. Pour cette raison, le marché des viandes caprines gagne de plus en plus de l'importance», a-t-il observé. Le DSA a indiqué que le développement de la filière d'élevage caprin présente de nombreux avantages comparativement à l'élevage bovin. «Le caprin local est très prolifique (un taux de 400% qui peut être amélioré à 600%), avec deux à trois naissances dans l'année, une croissance rapide et entre trois à quatre litres de lait de chèvre. Cet élevage offre des opportunités importantes et plus intéressantes que le bovin pour la production de lait et de viandes rouges», a expliqué Laib. La chargée des petits élevages au niveau de la DSA et de la préparation de cette journée sur la filière caprine en Algérie, l'ingénieur d'Etat Zembri Fatma, a relevé pour sa part que le développement de cette activité en région de montagne est «un atout pour un développement régional durable». Dans la wilaya de Tizi-Ouzou, cet élevage est basé sur l'exploitation des ressources naturelles (parcours, maquis, forêts). «C'est un élevage de type familial dont la production en viande et en lait permet une autoconsommation», a-t-elle précisé. Fatima Zembri a indiqué que la wilaya de Tizi Ouzou compte un effectif de 39.470 têtes dont 19.076 chèvres, constitué de la race locale appelée «la chèvre kabyle», qui est rustique, adaptée aux conditions du milieu, de races croisées et de races importées (la Saanen, l'Alpine et la race de Murcie). Ce cheptel est concentré dans les zones montagneuses de Yakourene et d'Aghribs qui comptent le nombre le plus important avec 1000 têtes chacune, suivies de Idjeur (980), Bouzguène (950), Azeffoune (820), entre autres. Dans ces zones de montagne, le cheptel caprin est essentiellement destiné à la production de viande. Les races caprines locales sont reconnues pour leur adaptation aux conditions difficiles. La production de viande caprine à l'échelle de la wilaya est évaluée à 3066,5 quintaux, la production de lait de chèvre a été de plus de 6, 29% (campagne agricole 2017-2018), selon les chiffres communiqués par cette même responsable, la production de lait est orientée essentiellement vers l'autoconsommation. «Seulement, un volume de 173.186 litres soit 2,7% de la production est collecté par trois laiteries qui sont implantées dans la wilaya. Le nombre d'éleveurs de la wilaya qui ont adhéré au dispositif de développement de la production laitière nationale, est de 33 éleveurs seulement (avec un cheptel de 904 chèvres), a-t-on appris de même source.