Les services de sécurité et la justice continuent de sévir contre les porteurs du drapeau amazigh. Le jeune Amazigh Semmani en détention depuis mercredi 18 septembre, comparaîtra le mercredi 2 octobre devant le tribunal de Constantine pour répondre de cet acte. Un procès qui s'inscrit dans une longue liste ouverte en juin dernier incriminant le port du drapeau bleu, jaune et vert. Originaire de Toudja à Béjaïa, le jeune âgé de 28 ans était venu en moto en visite à Constantine en compagnie d'un ami. Selon un membre du collectif d'avocats constitué pour la défense du détenu, les deux jeunes avaient été arrêtés par la police le soir du 18 septembre, devant le palais de la culture Mohamed Laïd Al Khalifa, en plein centre-ville de Constantine, alors qu'ils se prenaient en photo, brandissant le drapeau en question. L'un a été immédiatement relâché alors que l'autre, le jeune Semmani, a été présenté le lendemain devant le procureur de la République près le tribunal de Constantine, sis à Ziadia. Ce dernier avait d'abord ordonné la comparution immédiate du prévenu, avant de se raviser et ajourner la comparution, afin de permettre aux avocats de la défense d'assister au procès. Plusieurs avocats du barreau de Constantine se sont constitués pour défendre le jeune de Toudja, dont le nom est apparu dans la liste des détenus du hirak, publiée jeudi dernier par le Comité national pour la libération des détenus d'opinion (CNLD). A Constantine, plusieurs militants du hirak avaient été interpellés par la police pour port du drapeau amazigh, lors de la première vague d'arrestations lancée suite aux instructions données par le chef d'état-major le 19 juin, à partir de Béchar, où il était en visite. Tous ont été relâchés le jour même. Ailleurs, comme à Mostaganem et Batna, des personnes arrêtées pour le même motif ont été relaxées par les juges alors que d'autres croupissent toujours en prison. Le sort de Amazigh Semmani dépendra de l'appréciation personnelle du magistrat qui aura à le juger.