C'est grâce à une amitié indéfectible, longtemps entretenue par deux personnes très proches, Marie Camacho et Mustapha Mekri, qu'un groupe de pieds-noirs a entrepris, hier, un séjour de trois jours à Aïn El Berd, à 25 km de Sidi Bel Abbès. En tout, 29 pieds-noirs natifs, pour la plupart, de la localité de Aïn El Berd (ex-Oued Imbert), se sont fait un immense plaisir à revoir leur village natal qu'ils ont quitté pour certains depuis plus de quarante ans. Mais surtout à retrouver des amis d'enfance, des camarades de classe, des (leurs) repères. Ainsi, après une courte visite dans leur village natal où ils ont été chaleureusement reçus par plusieurs familles de Aïn El Berd, ils se sont rendus au mausolée de Sidi Maachou. Pour implorer sa baraka certainement ! Un méchoui a été offert en leur honneur par des notables du village avec le concours de la municipalité, en plein air, au lieudit El Boustane, non loin de Aïn El Berd. « On croyait qu'on allait être seulement émus mais là, vraiment, on est troublé par l'accueil exceptionnel, chaleureux et fraternel qui nous a été réservé. C'est sûr qu'aujourd'hui on a eu ensemble assez de ressources pour tourner une page douloureuse de notre histoire commune », révélera la fille de l'ancien et unique forgeron d'Oued Imbert, Marie Camacho était accompagnée de sa sœur et de ses deux nièces. Marie Camacho, qui a quitté l'Algérie à l'âge de 22 ans, n'a pas manqué de préciser, les larmes aux yeux, que c'était le plus beau jour de sa vie.« Ce n'est qu'un premier pas. On espère les revoir encore l'année prochaine ainsi que tous ceux qui n'ont pu effectuer ce voyage et ils sont nombreux. Dans tous les cas, ils seront toujours les bienvenus », a assuré, pour sa part, le maire de Aïn El Berd, H'bib Mokhtar.