La grande salle de réception de l'APC d'Hussein Dey grouillait de monde en cet après-midi du 30 avril. L'événèment étant de taille, un groupe de 90 Français, natifs d'Hussein Dey est reçu par le premier magistrat de la commune. « Soyez les bienvenus, chez vous », lance le maire sous un tonnerre d'applaudissements. Les retrouvailles, entre « potes » de quartier, camarades de classe, ou le plus souvent entre anciens voisins sont empreintes de beaucoup d'émotion. Certains ont du mal à retenir leurs larmes. « Vous voyez cet immeuble, c'est là que j'ai passé mon enfance », nous dit une sexagénaire venue de Toulouse. Une autre, André Cardonna, née en 1945 à Hussein Dey, accompagnée de sa fille Cécile, interpelle un élu : « J'ai vu le jour à Leveilley (aujourd'hui Makaria). Est-il possible de revoir la maison qui m'a vue naître ? Me laissera-t-on visiter la chambre que j'occupais avec ma sœur Viviane ? » Et à l'élu de la rassurer : « Bien sûr Madame, je vous y accompagnerai. » L'ensemble du groupe, à l'exception des deux initiateurs de ce déplacement « historique », Hubert Diemer et Joëlle Trioullier, retrouve le quartier natal après 43 ans pour la première fois depuis 1962. Pour mémoire, les deux « organisateurs » (natifs d'Hussein Dey) s'étaient déplacés en mai 2004 à Alger. Après leur retour en France, et grâce au site web entretenu par Hubert Diemer (www.hussein-dey.com), plusieurs dizaines d'anciens husseindéens ont émis le vœu d'« oser » le voyage. En Algérie du 30 avril au 4 mai 2005, les pieds-noirs d'Hussein Dey, encadrés par 2 tours opératoires, à savoir Sélectour (Marseille) et Voyages Plus (Alger), ont concocté un riche programme consistant, entre autres, en des visites touristiques et un pèlerinage au cimetière chrétien. Logés à l'hôtel El Marsa (Sidi Fredj), ils étaient hier les hôtes du maire d'Hussein Dey qui leur a offerts un « couscous bien de chez nous ». En guise de remerciements, les hôtes d'Hussein Dey ont remis à la commune un important lot de livres pour enfants, destiné à la bibliothèque municipale. Par ailleurs, ils étaient, hier, plus de 65 pieds-noirs accompagnés de leurs enfants et petits-enfants, à sillonner les rues de la ville de Bel Abbès. Quasiment trois générations : le plus jeune a treize ans tandis que le plus âgé a 92 ans. Reçus dans la matinée par le maire de la ville, ils se sont rendus par la suite au centre pour handicapés mentaux Nima, à Gambetta, où ils ont été conviés à un déjeuner très relax. Abdelkrim M., D.Z.