Des centaines de militants de la flottille à destination de Ghaza ont été expulsés vers Istanbul, où ils ont été accueillis hier. Les corps des huit Turcs et de l'Américain tués lors de l'assaut israélien ont également été rapatriés. Hier, 490 militants expulsés vers la Turquie par Israël ont été accueillis en héros à Istanbul. Le président turc Abdullah estime que l'assaut des militaires israéliens contre la flottille à destination de Ghaza, avait engendré des « séquelles irréparables » avec Israël. L'expulsion des 527 militants étrangers pro-palestiniens qui se trouvaient à bord de la flottille arrêtée par l'armée israélienne s'est achevée dans la nuit de mercredi à jeudi. Seuls sept humanitaires blessés, encore intransportables, restaient hospitalisés sur le sol hébreu. Mais tous les autres détenus ont été reconduits par avion en Grèce ou, pour la majorité, en Turquie. A l'aéroport d'Istanbul, une foule a accueilli en héros les 488 militants, débarquant au petit matin de trois avions de ligne et de trois appareils médicalisés. Les manifestants ont brûlé des drapeaux israéliens et chanté « Allah Akbar » au passage des blessés. Les corps de neuf humanitaires morts au cours du raid israélien ont également été rapatriés. Selon le gouvernement turc, il s'agit de huit Turcs et d'un Américain d'origine turque. Ils ont tous été tués par balle, d'après les médecins légistes. Israël rejette l'enquête internationale Malgré le tollé provoqué dans le monde par l'intervention israélienne contre le convoi maritime, le gouvernement de Benyamin Netanyahu campe sur ses positions. Il a rejeté hier une résolution du Conseil des droits de l'homme de l'ONU approuvant une enquête internationale sur le raid, estimant que cette instance n'avait aucune « autorité morale ». « L'autorité de ce Conseil qui s'acharne une fois de plus de façon obsessionnelle contre Israël a atteint le zéro absolu », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Ce n'est pas le premier refus de ce genre de l'Etat hébreu ; il avait déjà refusé de participer aux précédentes enquêtes ordonnées par le Conseil, notamment celle diligentée après l'opération militaire « Plomb durci » lancée fin 2008 dans la bande de Ghaza. Divorce entre la Turquie et Israël Le président turc, Abdullah Gül, était catégorique hier, Les liens de la Turquie avec Israël « ne seront plus jamais les mêmes » après le raid meurtrier de l'armée israélienne contre une flottille internationale d'aide à Ghaza a-t-il averti. Abdullah Gül a estimé que l'assaut des militaires israéliens lundi contre la flottille à destination de Ghaza avait engendré des « séquelles irréparables » dans les rapports bilatéraux. « Israël a commis l'une des plus graves erreurs de son histoire… La Turquie ne pardonnera jamais » cette agression, assène le chef de l'Etat turc. Et l'histoire risque de se répéter, un autre navire chargé d'aide humanitaire, le Rachel Corrie, est parti de Malte lundi. Ce navire marchand reconverti qui fait partie de la « Flottille de la liberté », devrait atteindre la bande de Ghaza demain. A son bord, quinze militants pro-palestiniens, dont l'Irlandaise Maired Corrigan-Maguire, prix Nobel de la paix en 1976.