L'examen des neuf morts rapatriés, jeudi en Turquie, a montré que tous avaient été tués par balles. Des centaines de militants du convoi maritime d'aide à Ghaza, expulsés par Israël après l'assaut meurtrier donné lundi à la flottille en haute mer, sont arrivés jeudi en Turquie, où l'examen des neuf morts a montré que tous avaient été tués par balles. Israël, sous forte pression internationale après le raid sanglant contre la flottille pro-palestinienne, a confirmé que l'ensemble des quelque 700 étrangers arrêtés avaient été expulsés, à l'exception de sept blessés. Les militants morts dans l'assaut israélien sont huit Turcs et un Américain d'origine turque, un cas pour lequel Washington a annoncé l'ouverture d'une enquête. Le vice-président américain Joe Biden a défendu jeudi le «droit absolu» d'Israël de défendre sa sécurité, tout en soulignant qu'il fallait trouver une solution face à la «mauvaise» situation à Ghaza. L'émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell, assistant à une conférence à Bethléem, en Cisjordanie occupée, a de son côté appelé à ne pas laisser la «tragédie» de la flottille humanitaire pour Ghaza anéantir les «progrès limités, mais réels» dans les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens. Jeudi soir, deux chaînes TV israéliennes ont affirmé que le Premier ministre Benjamin Netanyahu envisageait d'alléger le blocus de la bande de Ghaza, en permettant à des navires marchands de gagner le territoire palestinien à condition que leurs chargements soient préalablement inspectés. Dans la nuit de mercredi à jeudi, 488 militants turcs expulsés d'Israël étaient arrivés à l'aéroport d'Istanbul. 35 autres militants ont été expulsés vers la Grèce. Le président turc Abdullah Gül, accusant Israël d'avoir commis «l'une des plus graves erreurs de son histoire», a assuré que les liens entre la Turquie, longtemps un des seuls alliés de l'Etat hébreu au Proche-Orient, et Israël ne seraient «plus jamais les mêmes». Une passagère belge du navire turc Mavi Marmara, où les commandos israéliens ont attaqué, a affirmé que les passagers n'étaient pas armés, contrairement à ce qu'avaient déclaré les autorités israéliennes selon lesquelles leurs soldats ont agi en légitime défense. «Les passagers du bateau avaient une attitude non violente, pacifique. Il n'y avait pas d'armes. Il n'y avait aucune attitude de provocation ou l'intention de se mêler à la violence, pas du tout», a déclaré Kenza Isnani. M.Netanyahu avait qualifié mercredi la mission de la flottille d'«opération terroriste». Israël «est victime d'un assaut d'hypocrisie internationale», a-t-il déploré en réponse aux condamnations internationales qui ont suivi l'assaut. Il avait affirmé qu'Israël maintiendrait son blocus de la bande de Ghaza, en place depuis l'été 2007, après que le mouvement islamiste palestinien Hamas eut pris le contrôle de ce territoire. Lundi avant l'aube, des commandos de marine israéliens avaient fait dans les eaux internationales un raid contre la flottille internationale acheminant les militants pro-palestiniens et des tonnes d'aide vers Ghaza. De violents affrontements se sont déroulés à bord du ferry turc Mavi Marmara, le plus grand des six navires, qui transportait 600 personnes. Israël a accusé les militants d'avoir «déclenché les violences» en attaquant les soldats avec des couteaux et des barres de fer. Les organisateurs du convoi ont eux affirmé que les commandos avaient ouvert le feu sans justification.