Le départ de Mairead Maguire, une Nord-Irlandaise de 66 ans, célèbre avocate de la cause palestinienne et de ses camarades, a été retardé en raison de leur refus de signer une décharge. Israël devait expulser hier tous les membres du cargo humanitaire irlandais arraisonné Rachel Corrie, dont le prix Nobel de la paix Mairead Maguire, alors que la pression monte sur l'Etat hébreu pour lever le blocus «inacceptable» de la bande de Ghaza. «Toutes les personnes à bord du bateau seront expulsées dimanche après avoir signé un document par lequel elles renoncent à recourir à la justice israélienne contre cette mesure», a déclaré une porte-parole du service de l'immigration israélien, Sabine Haddad. Le cargo de 1200 tonnes transportait onze passagers, cinq Irlandais et six Malaisiens, et huit membres d'équipage (six Philippins, un Cubain et le capitaine écossais). Un Cubain, membre de l'équipage, et six Malaisiens - le député Mohd Nizar Zakaria, deux journalistes de la télévision malaisienne TV3 et trois employés de l'organisation malaisienne Perdana Global Peace - sont arrivés à la mi-journée en Jordanie via le point de passage frontalier du pont d'Allenby. Les 12 autres personnes devaient être rapatriées par avion dans l'après-midi et la soirée. Le départ de Mairead Maguire, une Nord-irlandaise de 66 ans, célèbre avocate de la cause palestinienne, et de ses camarades a été retardé en raison de leur refus de signer une décharge où ils renoncent à contester leur expulsion auprès de la justice, selon la porte-parole de l'immigration. Leur rapatriement survient au lendemain de l'abordage du Rachel Corrie dans les eaux internationales au large d'Israël, qui a contrasté avec l'assaut meurtrier lancé lundi contre le ferry turc Mavi Marmara, navire amiral d'une flottille humanitaire internationale. Le dénouement de l'arraisonnement du Rachel Corrie n'a en rien réduit la vague d'indignation dans le monde causée par la mort de neuf activistes turcs tués lors des affrontements avec les soldats israéliens sur le Mavi Marmara, ni la pression sur Israël pour le forcer à accepter une enquête internationale indépendante. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a contacté le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la fin de la semaine pour évoquer la mise en place d'une commission d'enquête internationale, selon une source gouvernementale israélienne citée par les quotidiens dominicaux. M.Ban aurait mentionné le nom de l'ex-Premier ministre néo-zélandais Geoffrey Palmer pour présider une telle commission qui inclurait des représentants des Etats-Unis, de Turquie et d'Israël. «Israël et les Etats-Unis sont en contact au plus haut niveau» à ce sujet, a indiqué un haut responsable gouvernemental israélien sous couvert de l'anonymat. Jusqu'à présent, les dirigeants israéliens se sont opposés à une enquête internationale tout en se disant disposés à une investigation interne sur les ratés de l'abordage, les commandos ayant été surpris par la vigueur de la résistance qui leur était opposée sur le ferry turc. Par ailleurs, les médias israéliens estimaient hier que le gouvernement israélien, de plus en plus isolé sur la scène internationale, pourrait être conduit, bon gré mal gré, à lever le blocus de Ghaza imposé depuis quatre ans. Le quotidien anglophone Jerusalem Post rapporte que des responsables du ministère de la Défense envisagent de laisser passer des bateaux d'aide humanitaire à condition qu'ils soient inspectés par une force internationale, possiblement onusienne. Toutefois, M.Netanyahu a répété hier lors du conseil des ministres qu'Israël «ne permettra pas la création d'un "port iranien" à Ghaza et l'entrée libre d'armes dans ce territoire». l'Iran n'est que l'un des soutiens du mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza. Le Premier ministre israélien ne semble pas emballé par l'option d'assouplir le blocus en autorisant l'inspection des cargos d'aide en mer: «On peut en parler, mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée», a-t-il dit. La bande de Ghaza, un territoire de 362 km2, bordée par la mer, Israël et l'Egypte où s'entassent 1,5 million de Palestiniens, est soumise depuis quatre ans à un strict embargo israélien. Ce blocus a été renforcé en juin 2007 après la prise du pouvoir par la force du Hamas. Le mouvement Free Ghaza à l'initiative de l'envoi de la «Flottille de la liberté», a annoncé une nouvelle tentative de briser le blocus maritime «dans les deux prochains mois». «Nous reviendrons», promet un communiqué.