Dix patients exposés au risque rabique sont enregistrés quotidiennement au service des urgences du CHU Nedir Mohamed. Le centre hospitalo-universitaire (CHU) Nedir Mohammed de Tizi Ouzou a organisé, mercredi, une journée d'information et de sensibilisation sur la rage à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de cette maladie virale touchant principalement les mammifères. «La population doit être informée sur les dangers de la rage», a martelé d'emblée Dr Toudeft, chef de service des maladies infectieuses au CHU de Tizi Ouzou, à l'ouverture de cette rencontre. Dix patients exposés au risque rabique sont enregistrés quotidiennement au service des urgences du même établissement de santé, a révélé Dr Aliane. Dr Boubrit a expliqué, pour sa part, que la rage canine est à l'origine de la rage humaine. Abordant l'épidémiologie de cette maladie dans le monde et en Algérie et la stratégie de lutte, Dr Taïb, du service de prévention de la direction locale de la santé, a déclaré que la rage est une zoonose virale (animal- homme) d'origine canine dans 95% des cas, elle sévit à l'état endémique chez l'animal avec une moyenne de 900 cas par an. «Une fois les symptômes présents, la maladie est toujours fatale, aussi bien chez l'animal que chez l'homme. C'est la dixième cause de mortalité par maladie infectieuse dans le monde, avec une moyenne de 60 000 personnes par an, soit un décès toutes les 9 minutes. C'est une maladie à déclaration obligatoire avec une prévention post-vaccinale efficace à 100%», a t-elle souligné. S'agissant de l'Algérie, elle a indiqué que la rage sévit à l'état enzootique avec une moyenne de 900 cas/an de rage animale. Plus de 120 000 personnes sont exposées au risque rabique. Entre 15 à 20 cas de décès/ an sont déplorés dans notre pays. «Il est important de lutter contre la rage canine, car le chien représente le plus grand risque pour la santé humaine en raison de contacts étroits des chiens avec les hommes. La rage peut être totalement prévenue et évitée. Des vaccins pour les animaux, modernes, fiables, abordables et efficaces ont permis de contrôler la rage dans de nombreuses régions du monde. Les niveaux de transmission du virus de la rage canine sont faibles, par conséquent, l'éradication de la rage canine est possible», a détaillé la même intervenante. Selon elle, la lutte contre la rage canine, à sa source, est essentielle si l'on veut éliminer à jamais la maladie et la menace qu'elle constitue pour la santé publique. Dans cette optique, elle préconise la mise en place de stratégies efficaces de prévention de la rage canine par des campagnes de vaccination de masse, et la participation de la communauté grâce à une sensibilisation accrue des populations. L'approche la plus efficace pour contrôler la rage canine est la mise en œuvre de campagnes de vaccination de masse des chiens domestiques, dira Dr Taib. Dans la plupart des cas, la vaccination d'au moins 70% de la population canine permet le contrôle de la rage. Des mesures doivent être prises pour limiter la circulation sans restriction des chiens domestiques en faisant la promotion de la responsabilité chez les propriétaires de chiens et en prenant des mesures législatives (comme l'obligation d'attacher les chiens, l'identification individuelle et l'enregistrement des chiens), a-t-elle encore plaidé. Au total, 5000 morsures par des animaux ont été enregistrées au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou entre janvier et août de l'année en cours. Notons que le dernier cas de décès par la rage, enregistré dans la wilaya de Tizi Ouzou, remonte à octobre 2016. Il s'agit d'un enfant de 3 ans hospitalisé au service des maladies infectieuses à un stade avancé, un mois après avoir été mordu par un chien. En 2013, trois autres personnes sont mortes de cette maladie au chef-lieu de wilaya et à Azazga, suite à des morsures de chiens errants.