Ces rebondissements, qui peuvent influencer le processus électoral, selon certains observateurs locaux, surviennent alors que les électeurs résidant à l'étranger ont déjà commencé, vendredi, à choisir leurs députés à l'Assemblée des représentants du peuple. Le porte-parole du tribunal de première instance de Tunis, Sofiene Sliti, a confirmé l'ouverture d'une enquête suite à une plainte multiple contre Nabil Karoui, candidat au second tour de la présidentielle, déposée par l'association Vivre à la tunisienne (Aïch Tounsi), le parti islamiste Ennahdha (Renaissance) et deux candidats aux législatives. Cité par la radio privée Mosaïque FM, M. Sliti a assuré que le juge d'instruction du pôle financier était chargé de la plainte déposée jeudi par Mohamed Abbou, le président du parti Le Courant démocratique, portant sur d'éventuels contrats conclus entre M. Karoui, la présidente de Vivre à la tunisienne, Olfa Tarrès, ainsi que le parti Ennahdha avec des sociétés de lobbying nord-américaines. «Le juge d'instruction a chargé la première unité de recherche de la Garde nationale de mener les enquêtes et recherches nécessaires en la matière», a-t-il précisé. Pour rappel, M. Abbou avait annoncé jeudi que son parti avait déposé plainte contre Nabil Karoui suite à la diffusion de documents soupçonnant ce dernier d'avoir payé une agence canadienne afin de promouvoir sa réputation électorale mais surtout pour lui faciliter un accès à des personnalités mondiales, citant Donald Trump ou encore Vladimir Poutine. M. Karoui, déjà détenu depuis le 23 août pour «soupçons de blanchiment d'argent et d'évasion fiscale», aurait payé, selon les détails de cette plainte, une grosse somme d'argent pour les services de cette agence. Pour ce qui est de la deuxième partie de la plainte, elle soupçonne le parti Ennahdha, majoritaire au Parlement, ainsi que l'association Vivre à la tunisienne de financement étranger de propagande via des agences étrangères. Ces rebondissements, qui peuvent influencer le processus électoral, selon certains observateurs locaux, surviennent alors que les électeurs résidant à l'étranger ont déjà commencé, vendredi, à choisir leurs députés à l'Assemblée des représentants du peuple (Parlement), dans l'attente du scrutin sur le sol tunisien prévu aujourd'hui. Le second tour de l'élection présidentielle a été fixé au 13 octobre, mettant aux prises l'indépendant Kaïs Saïed (18,4% au premier tour) et Nabil Karoui (15,58%). Kaïs Saïed a décidé, pour sa part, de ne pas faire campagne, a rapporté hier l'agence de presse TAP. «Pour des considérations morales et soucieux d'éviter tout équivoque concernant l'égalité des chances entre les candidats», Kaïes Saïed, cité par la TAP, a déclaré qu'il ne fera pas «personnellement campagne, et ce, en dépit de sa profonde conviction que l'égalité des chances devrait être plutôt appréhendée par rapport aux moyens dont dispose, effectivement, chaque candidat». Tout en réaffirmant sa détermination à assurer, pleinement, ses responsabilités et honorer ses engagement, Kaïs Saïed a réitéré son appel à la vigilance face, a-t-il dit, aux tentatives désespérées de déstabilisation du processus électoral. La campagne pour le deuxième tour de la présidentielle a démarré le 3 octobre et se poursuit jusqu'à la date du 11 du même mois.