Le commissaire de la Brigade de recherche et d'investigation (BRI), relevant de la sûreté de wilaya de Annaba, a été placé, hier, sous mandat de dépôt par le juge instructeur de la première chambre, près le tribunal d'El Hadjar (Annaba), avons-nous appris de sources judiciaires. La victime, A. S., 36 ans, a été entendue en tant que témoin. Le désormais ex-patron de la BRI – N. L., 46 ans – est poursuivi pour corruption publique représentant une somme dérisoire de 50 000 DA, un costume et une boîte de confiserie (chamia). Le mis en cause a été arrêté mercredi en flagrant délit de corruption, avons-nous constaté sur place. Il était presque 20h lorsque le mis en cause a été interpellé à sa sortie d'un magasin de parfums de luxe, sur le cours de la Révolution, où la transaction a été effectuée. La mise hors d'état de nuire de cet officier supérieur a été réalisée par ses collègues de la brigade criminelle de la même sûreté. Choqué, il a tenté de résister avant de céder et être logé, manu militari, à l'arrière d'un 4×4 stationné dans les parages. Selon le dossier de l'affaire, une première dans le corps de la BRI, la contrepartie est une «protection policière» dans une affaire qui serait «fictive». Les services de sécurité ont agi suite à une plainte déposée par un jeune de Annaba issu d'une famille commerçante, très connue sur la place publique. Il s'est présenté, il y a plusieurs jours, au nouveau procureur général de Annaba pour le dénoncer. «A travers mon oncle, cet officier m'a extorqué plusieurs sommes d'argent en me faisant croire que je suis cité dans une affaire dont il m'assure la protection à travers cette dîme. Je me suis renseigné auprès des services de sécurité, et il s'est avéré qu'on n'avait rien à me reprocher», dénonce la victime. Sensible, cette affaire l'est, à plus d'un titre, de par les circonstances aggravantes ayant trait au statut de policier judiciaire du suspect. Ce qui aurait poussé la sûreté de wilaya à étendre les investigations pour toucher les éléments de son équipe qui, vraisemblablement, détiennent d'autres informations nécessaires pour ficeler ce délicat dossier. L'extension de cette enquête de la «police des polices» est engagée, faut-il le souligner, sous le contrôle du procureur général de la République. A suivre…