Le président du tribunal correctionnel de Annaba a condamné, hier, Y.Abdessalem, 54 ans, expert foncier près des tribunaux, à 7 ans de prison, et un clerc d'avocat, B. Abderrahmane, 63 ans, à trois ans de prison ferme, avons-nous appris de sources judiciaires. Les deux accusés sont poursuivis pour «abus d'autorité» et «demande d'indues faveurs». Cette affaire remonte au mois de mai dernier, lorsque les deux mis en cause ont été arrêtés par la brigade de recherches et d'investigations (BRI), de la sûreté de wilaya de Annaba. Le premier a été écroué, alors qu'il percevait une somme d'un million de dinars d'un investisseur en tourisme. La transaction a été effectuée en fin d'après midi du 1er mai 2017 au parking Stambouli, au centre-ville de Annaba. Les services de sécurité ont agi suite à une plainte déposée par la victime, pour dénoncer une proposition de corruption du juge du foncier émanant d'un expert. Le clerc d'avocat était l'intermédiaire. L'expert aurait informé la victime, à travers le clerc, que le magistrat, son ami intime, a exigé une somme de 32 millions de dinars pour intervenir en sa faveur dans une affaire de foncier relevant de son tribunal. Sensible, cette affaire l'est, de par le statut du suspect et son complice qui ont poussé la sûreté de wilaya à saisir le parquet général près la cour de Annaba pour décider des suites à réserver à cette affaire. Le procureur s'en est, par la suite, référé à sa hiérarchie – le ministère de la Justice- qui, malgré sa sensibilité, a donné immédiatement son accord pour que l'affaire soit traitée. Et c'est ainsi que les éléments de la BRI ont tendu une souricière à l'expert. Les policiers ont alors demandé au promoteur de «marchander» avec l'expert pour le rassurer et éviter toute suspicion. Le stratagème du flagrant délit a été mis en marche en convenant avec le plaignant de photocopier les billets de banque d'une partie de la somme d'argent à remettre. Dans les couloirs du parking sous-terrain, l'expert encaissa l'argent remis par le fils de la victime. Les policiers en civil sont intervenus pour arrêter l'indélicat expert en flagrant délit de corruption. Le clerc d'avocat a quant à lui été arrêté la veille.