Une dizaine de femmes, d'anciennes habitantes de l'avenue de Roumanie, sont revenues à la charge en bloquant, hier, la route devant les décombres de la mosquée Rahmani Achour pour protester contre « le silence qui entoure leurs recours », déposés au lendemain de l'opération de relogement des 690 familles à la nouvelle ville Ali Mendjeli. Tôt dans la matinée, ces dames fermeront la route à la circulation durant une heure avec des pierres et des barres de fer. L'action a été interrompue par des agents de police, qui les conduiront de force au siège de la sûreté de wilaya où un P.-V. sera établi à leur encontre. Les protestataires disent avoir été interrogées sur « le nombre des membres de leurs familles » et si elles ont « habité longtemps à l'avenue de Roumanie ». Aujourd'hui, ces femmes et leurs familles ne sont assurées de rien concernant les dossiers de recours, au moment où elles sont hébergées, avouent-elles pudiquement, par des proches. « Une semaine chez ma sœur, une autre chez mon père alors que nos affaires sont éparpillées par-ci par-là », fait savoir l'une d'elles. Elles affirment que personne ne les réduira au silence avant qu'elles n'aient obtenu un logement social, auquel elles ont droit. L'on saura également que de nombreuses familles « expulsées » comptent installer, aujourd'hui, des tentes à l'avenue de Roumanie en signe de protestation contre « l'injustice des autorités locales », selon leurs propres mots.