Le colloque « L'engagement à travers la vie de Germaine Tillion » qui s'est déroulé à l'université Bretagne Sud de Lorient du 26 au 28 mai peut être qualifié de rencontre scientifiquement humaine. Une publication des actes devrait voir le jour et pourrait être associée à la diffusion de l'opérette Le Verfûgbar en enfer créée et jouée au Grand théâtre de Lorient le 4 décembre prochain. La trentaine d'intervenants venus d'Algérie, des Etats-Unis, d'Allemagne, de Suisse et de France ont pu échanger leurs points de vue avec un public nombreux et varié. La réflexion portait à la fois sur la notion d'engagement déclinée en différents thèmes, comme la résistance, l'émancipation, les indépendances, le partage, les expressions et sur l'héritage laissé par Germaine Tillion à partir de ses propres combats. Le résistant Stéphane Hessel, ancien ambassadeur de France, co-rédacteur de la Déclaration universelle des droits de l'homme, de sa Normandie, a pu introduire le colloque en rappelant les engagements humanistes courageux de Germaine Tillion. Les différentes séances ont été jalonnées de communications où l'émotion affleurait régulièrement intervenants et public. ce dernier a pu ainsi découvrir les Aurès par l'image mais aussi les combats toujours nécessaires et malheureusement d'actualité contre les nostalgiques d'une Algérie française. La force de Germaine Tillion semblait inspirer les nombreux débats, délivrer les mémoires tuées et encourager les luttes engagées. Simone de Bollardière, épouse du général qui a su dire non à la folie guerrière de la France à en ruiner sa carrière militaire, en concluant le colloque, a rappelé l'engagement de son mari contre la torture en Algérie et a invité à poursuivre les actions solidaires que les politiques ignorent.