Ces dernières années, le service oto-rhino-laryngologie et chirurgie de la face et du cou (ORL) de l'hôpital de référence Dorban du centre hospitalo-universitaire (CHU) de Annaba à rayonnement national ne désemplit plus. La compétence des praticiens qui y exercent sous la direction du Pr Abderahmane Saïdia a dépassé nos frontières. Elle a atteint l'Hexagone et les pays voisins de l'Est et de l'Ouest. Dans ces pays, l'on n'hésite plus à inviter les homologues de Annaba pour communiquer, d'une manière ou d'une autre, le fruit de leurs travaux, expériences et les facteurs de leur réussite dans différentes interventions de pointe. Dans ce service, on vient de partout pour y soigner des pathologies dont la prise en charge médicale s'est avérée difficile, voire impossible ailleurs. Cette compétence a été prouvée par 359 interventions de chirurgie laryngée ayant, chacune, préalablement fait l'objet d'un bilan endoscopique d'extension. On y vient après avoir entendu parler du succès total de quelque 1500 interventions en carcinologie, dont 381 cas de cancer du larynx, 305 de cancer cutané, 250 de cancer du cavum, 210 cancer à localisation ganglionnaire, 138 cancer de la thyroïde et 13 cas de cancer de la parotide. D'autres types de cancer y sont également traités avec réussite, dont celui du sinus, amygdale, palais, trachée, lèvre, épiglotte... Cette compétence est également à l'origine de la baisse chronique au plan national des dossiers de prise en charge pour soins ORL à l'étranger. Mais ce n'est pas à ce seul service que se limite la compétence dans ce CHU qui compte quelque 2500 travailleurs entre corps médical, paramédical et administratif. Le CHU, qui vient de réfectionner son ancien scanner sans avoir eu à débourser un centime et qui en acquérira un autre très prochainement, a acquis ses titres de noblesse grâce aux performances réalisées par ses praticiens. Avec un plus de 1000 lits alors qu'il en comptabilisait plus de 2000 il y a à peine une décennie, il est aujourd'hui confronté à une réelle saturation. L'on avait bien cru que cette dernière trouverait une solution avec le projet de réalisation d'un autre CHU. Soumis au ministère de la Santé, le dossier bien ficelé est toujours sous microscope. C'est dire toute la déception qui en a résulté du côté de l'élite médicale et administrative malgré l'imminence du lancement des travaux de réalisation du centre régional anticancéreux et celui prévu à El Bouni du centre des services unifiés des urgences médicales. Si elle consacre cette illusion managériale de bonne gouvernance, la politique de régionalisation des financements, de décloisonnement des structures et surtout de regroupement fait redouter les cadres médicaux et administratifs. Mythologie porteuse les précédentes années, le concept d'hôpital entreprise prend réellement forme avec la contractualisation. En ligne de mire, une réduction maîtrisée et équilibrée des dépenses hospitalières. L'inégalité des coûts hospitaliers d'un CHU à un autre semble avoir déteint sur la décision du ministère de la Santé de créer cet autre levier de commande, ont estimé des praticiens. Pour d'autres, cette contractualisation est annonciatrice de la mise en place de la géographie hospitalière. En tout état de cause, au CHU Ibn Rochd l'on avance plusieurs tableaux de bord. Ceux-ci illustreraient l'interminable feuilleton de l'activité médicale dont celle du service de l'ORL est l'exemple.